Comité de lecture : Lilian Bathelot, Antoine Blanchemain, Anne Bourrel, Jean-Claude Dana, André Gardies et Dominique Gauthiez-Rieucau
Coordination : Édith Noublanche
Éditorial
Place à la littérature, c’est là notre aspiration.
Oui, nous désirons cette page — longue et diverse — pareille à un rivage qui révèlerait ses anses à celui qui l’explore, offrirait ses vagues murmurantes ou fracassantes, ses menus trésors repoussés ci et là à la frange du ressac. Comme une liberté d’avancer à tout moment. Ou de reculer, saisissant au vol ce qui touche puis l’abandonnant, poussant plus loin son pas.
Donc place aux mots, aux textes brefs : inédits — résonances selon nos caractères —, chroniques à propos de livres oubliés ou récents, entretiens, états de la vie du livre, tout ce qui s’approchera de cet acte d’écrire qui retient le temps, modifie le regard — peut-être rend un peu moins barbare —, textes issus de Autour des Auteurs ou d’ailleurs.
Quelques images aussi, nouvelles et porteuses d’émotion. Plus tard du son, des chansons, on verra ce qui arrivera.
Le tout sera bousculé chaque mois dans la mesure du possible et l’équipe renouvelée au fil de la route afin de susciter d’autres envies, rendre compte au mieux de nos humeurs à être au monde en ces instants, passé présent avenir emboîtés.
Françoise Renaud
Inédits
La fuite de l’ange - Jean Reinert
Ceux qui connaissaient Dupond le considéraient comme une personne sans importance mais dont la présence transparente n’était pas déplaisante. Certes, son existence était, à la considérer avec quelque attention, singulière. Une singularité conférée… comment dire… par le ratage. Comme si Dupond était l’artiste manqué de sa propre vie, une vie ratée dans ses composantes particulières : affective, familiale, professionnelle, mais telle que l’ensemble de ces ratages donnaient une sensation d’harmonie. Autrement dit, Dupond semblait réussir avec discrétion le ratage de sa vie et il existait ainsi dans une parfaite insignifiance.
C’est pourquoi, lorsqu’il commença à s’élever au dessus du sol, personne n’y accorda d’intérêt. Cela apparut peut-être comme la forme baroque d’un humour qu’on ne lui connaissait pas jusque là. Mais la plaisanterie dura et chacun sait que les plaisanteries qui durent ne sont plus des plaisanteries. Aussi la lévitation de Dupond, toute inconséquente et plaisante qu’elle parut au prime abord, finit par devenir avec la durée une chose sérieuse et inconvenante. Seulement, lorsqu’on voulut qu’il s’en expliquât, sa distance au sol, en augmentant, avait rendu difficile la communication. Ou peut-être préférait-il simplement faire la sourde oreille, répondant de travers à nos questions, puis les ignorant. Il fallut accepter son élévation croissante sans obtenir d’explication.
Quand il disparut complètement dans le ciel, son existence tellement accessoire jusqu’ici, nous apparut alors incroyablement tangible.
Depuis, nous, qui l’avons connu, ne cessons de nous interroger sur elle, tentant d’en reconstituer les traits marquants, la scrutant dans les détails qui nous en restent. Comme si elle était détentrice d’une vérité dont la révélation pourrait changer le cours de nos propres vies.
© JR - 2006
Fissure - Françoise Renaud
Tout un monde d'aspérités, de crevasses, de cristaux, de pigments englués dans la masse, de croûtes brunes et d'organismes pétrifiés — en place depuis quand, nul ne le sait vraiment.
Par-dessus, tout un ciel dévoré de mauve alors que la mer est en train de monter. On le soupçonne à la vigueur des lames, à leur mordant.
L'œuvre réclame l'outil — ciseau, lime ou rabot —, aussi l'assaut et le passage des siècles. L'œuvre advient sans qu'on s'en aperçoive alors même qu'on se trouve assis sur la plage à proximité de ces rochers pareils à des créatures.
On est assis sur la plage en effet.
Le sable est humide. On a passé les bras autour des genoux pour se protéger du frais qui vient de la mer et on regarde. On ressent, vent aux tempes.
On ressent le temps qui s'étire.
Comme ça qu'on voudrait vivre, simplement, au rythme des heures lentes de l'après-midi. On voudrait vivre à l'enseigne du ressac, du paysage livré aux ardeurs du ressac. On voudrait ne rien brusquer.
Et la pensée s'en retourne à nos commencements quand la pierre offrait l'abri à nos tribus. La grotte protégeait des pluies, du froid, de l'agression des bêtes. Un giron tapissé de limon, plus doux que le touffu des arbres.
Au bout d'un moment on se lève et on brosse le sable accroché à l'étoffe du manteau. On traverse la plage. On marche jusqu'à toucher la pierre dressée.
Froide la pierre.
Grain, fissures, fractures.
Ça suinte — un quelque chose qui vient de l'intérieur —, ça bouleverse. Toujours ce fracas de la mer qui monte et remplit la caverne. On reste là assourdi, ébouriffé, proche de comprendre ces ténèbres qui nous ont engendrés.
Photographies : Claude Vincent - 2007
Signes d'eau/signes d'air - Régine Detambel
On invente la pesanteur en même temps que notre besoin de respirer.
Cela fait partie de la naissance. Nous nous découvrons lourds à la
seconde où nous avons besoin d’oxygène et nous l’admettons sans
trouble. Alors, privés de la perfusion sanguine ombilicale, nous nous
greffons sur le placenta subtil, commun à tous les vivants : l’air
atmosphérique.
Il en reste pourtant quelques-uns — des mal nés — qui se croient
abandonnés en ce monde éventé, qui hoquètent, qui posent une main
gluante sur leur plexus solaire à longueur de temps, qui entendent
sans cesse leur cœur se débattre, qui étouffent à l’air libre, qui
détestent l’impression de leurs semelles sur le sable. Ils voudraient
voler, ils voudraient vivre sur la Lune. Ils ne semblent pas vouloir
s’adapter à la vie terrestre.
Par analogie avec la gestation humaine, cette lente maturation, ce
lien quasi corporel à son auteur, et son accroissement presque fœtal,
l’écriture appartiendrait au règne aquatique, tandis que la lecture,
rite d’après la naissance, correspondrait plutôt à un mode aérien de
l’existence du texte.
aquarelle - Régine Detambel
(2003, aéroport d'Alger) - Anne Bourrel
Un jour, j’ai perdu mon nom… et depuis, je m’appelle Ibrahim. J’ai choisi ce nom pour moi-même : Ibrahim ! Ça laisse songeur… on dirait un nom-fleur.
Je suis Ibrahim des couloirs vides de l’aéroport. Je suis vieux. Les couloirs sont jaunes.
J’ai vu des hommes avec des barbes et des djellabas, courir armes au poing. Ils criaient « Allah, Allah Akbar » mais ils avaient les sourcils froncés et la bouche mauvaise.
Mon Allah n’est pas le même, le mien me dit : Ibrahim, marche dans les couloirs de l’aéroport, Ibrahim, paix en ton cœur !
Ibrahim ! Ibrahim ! Souffle le vent dans l’aéroport d’Alger, Ibrahim, tu es bien plus que toi-même, homme né de la souffrance des hommes ! Ibrahim, ton destin te pèse !
Un jour encore, j’étais dans les toilettes de l’aéroport et j’ai regardé dans le miroir.
J’ai vu mon visage et j’ai compris qu’il ne m’appartenait pas.
J’ai vu au-delà de mon visage, tous les visages de la vie et j’ai compris le fil ininterrompu du temps.
Et puis, un jour, un homme armé m’a tiré dessus. Cet homme ressemblait à un rhinocéros, un gros type bien nourri de l’armée de chez nous. Al-djezira ! Al-djezira, je suis mort dans les couloirs jaunes de l’aéroport !
Libre de toutes les vies, demain, peut-être, je renaîtrai dans un pays apaisé, avec une histoire d’homme simple et amoureux ! Quand on a connu le pire, on a droit au meilleur, n’est-ce pas ?
Ou bien, je resterai mort, mort et sans matière, et je me contenterai de cette éternité blanche, dans l’éther lumineux.
photographie : Marc Na, L'Aube Nouvelle (collage, détail)
Poèmes Déserts - Janine Gdalia
Combien de morts
sans sépulture
dans ce désert
combien de vies perdues
à chercher
le sens
du chemin à parcourir
encore et jusques au bout
jusqu’à l’ultime
lueur de la nuit
Que manque-t-il à ce monde
que nous n’aurions cherché
un battement d’ailes
le cri d’un enfant
la parole de l’homme
la beauté enfin
Le sol pierreux du creux du wadi
semble s’étirer sans but
le temps
n’a plus de temps
le monde n’a plus de lieu
qu’est-ce qui nous mène sur cette route sans fin
l’espoir d’un havre inconnu
où la parole retrouve sens ?
Et si tu me disais
les longues nuits du désert
le silence où tu te loves
les étoiles qui te murmurent les mots
qui feront
qu’à l'aube
tu te lèveras
Peintures de Jean-Louis Poveda : Attendre et El goléa, tempera sur toile, tirées de l’exposition « il deserto », présentée à Venise, campo del ghetto nuovo – avril 2007
L’artiste a conservé le souvenir brûlant de sa naissance au cœur du désert algérien, lumière et terres arides. Son travail est le fruit d’une rencontre, celle de l’imaginaire méditerranéen et de la poétique orientale.Chroniques livres
Les Amants de Bagdad de Jean Reinert, 2006
par Anne Bourrel
Au moment où s’ouvre le récit, nous sommes en Irak, en 2003.
Les voix que l’on entend sont celles de deux jeunes gens, Elle et Lui, qui se rencontrent et vont s’aimer dans l’improbable légèreté d’une terrasse que l’on dirait suspendue dans le vide.
Le dialogue amoureux et l’échange de poèmes permettent l’avancée du livre en même temps que les bombardements font rage.
La force magnifique de l’Amour s’oppose à la tragédie de la destruction et dans cette guerre de plus en plus présente, de plus en plus bruyante, la voix des deux amants s’élève au dessus des combats : chant, ode, épithalame.
Jean Reinert écrit dans une langue métissée, non seulement parce qu’il cite abondamment les auteurs arabes (Abû Nuwâs, Samih al-Quassim, Nazik al-Mala’ika…) jusqu’à tissage de son récit avec les poèmes dont il se souvient, mais aussi parce qu’il y a dans cette écriture très limpide des accents dignes des raffinements de la langue arabe. Ce livre est audacieux et terriblement attachant.
La littérature est bien loin d’être en péril !
Éditions Verticales, Gallimard, 2006
Les oubliés
Le Désert de l'iguane de Alain Dubrieu, 1994
par Raymond Alcovère
« Brutale éclate la stridence d'une sonnerie sciemment prolongée par le maton du kiosque, nouant les nerfs sous le cocon soudain crevé des chauds bien-être en oubli... Bondir du lit ?... Une gageure... Mais se laisser lentement remonter à la surface, délaissant pour douze heures les oniriques profondeurs, et prendre pied sur le rivage-punition... Poser un orteil audacieux... Un autre... Sadiquement bercé... Brutalisé par le vacarme... Bruits de verrou qui claquent et harcèlent... Beuglement des brutes à cravate, barbares soucieux de jeter bas ces bon dieu de Bandits des bras complices de Morphine (et tous ces dérivés), louche déesse de l'A.P., l 'Administration Pénitentiaire, où l'austère Pandémonium qu'il ne faudrait pas prendre pour les berges balinaises... Et se lever enfin, vacillant, ouvrir en grand les deux battants de la lucarne du clapier, et respirer, et regarder... »
Alain Dubrieu, dans « Le désert de l’iguane », raconte avec son style flamboyant mais sans rien cacher de la vérité ses dix ans passés en prison. Dans la mouvance des années 70 et du gauchisme, il avait participé à des casses, tout en refusant la violence sur la personne. Dénoncé, il était tombé. Au lieu de se tenir tranquille et d’attendre les remises de peine, il deviendra actif dans la constitution des comités de prisonnier et ne bénéficiera d’aucune remise de peine. C'est ce processus qu'il décrit dans "Le désert de l'iguane" : l’univers de la prison et ses mécanismes. Pierre Torreilles, poète et fondateur de la librairie Sauramps à Montpellier lui avait donné sa chance en l'embauchant comme libraire. J’ai rencontré Alain, les dernières années de sa vie, on a participé ensemble au roman collectif « 13, cours des chevaliers du mail ». Il ne s’est jamais remis de ces dix années. Il avait une aversion profonde pour l’injustice et n’a jamais accepté les compromis. Après avoir été un des auteurs phares du néo-polar dans les années 70, et fait un peu tous les boulots de l’écriture (nègre, auteur de romans érotiques), il était pratiquement oublié à la fin de sa vie. Il publia notamment, sous forme de pamphlet, avant de mourir : « Citadelles de l’oubli », un nouveau et actualisé réquisitoire contre la prison.
Gallimard, collection La Noire
Les Îles, de Jean Grenier, 1933 - par Françoise Renaud
La première fois que j'ai pris ce livre en main – j'ignorais tout de son auteur –, c'était dans une librairie d'occasion il y a dix ans. D'abord il y avait son titre – limpide – et puis sa minceur pouvant présager le meilleur, pour finir il ne valait pas plus de vingt-cinq francs. Le soir je l'ai ouvert et j'ai lu dans un tremblement comme on tremperait les lèvres dans un ciboire de sang, phrases pleines et concises m'entraînant au profond de ma solitude.
Une jeune chatte à collier venue récemment dormir sur mon paillasson jusqu'à ce que je lui ouvre ma maison m'a ramenée au chat Mouloud, l'une des figures de ces Îles, m'incitant à retrouver l'ouvrage dans ma bibliothèque (il était simplement placé dans ce rayon réservé aux textes dont il nous faut savoir qu'ils sont là parce qu'on ne peut se passer d'eux).
Mouloud habite de son pas feutré et de ses turbulences l'un des huit fragments qui composent le voyage. Il accompagne l'homme en tumulte qui regarde le paysage et sa présence adoucit son inquiétude.
"Je l'aime, écrit Grenier, il abolit cette distance qui, à chaque réveil, renaît entre le monde et moi".
À les relire, ces mots viennent heurter mon expérience récente et raniment en moi ce qui dort. Et puis tous les autres mots livrés à la suite qui parlent de l'enfance, du Nord et du Sud, de la nature du temps, du mal à vivre, des créatures libres, des joies et des malheurs. Un genre de secret suinte au ras des pages tel un chant sous la peau.
"La pensée que nous sommes condamnés à vivre seuls, à mourir seuls, fait perdre cœur."
Rapidement tout devient si violent dans la langue du philosophe, si beau, si terrible, qu'on ne parvient plus à tourner la page tant on a besoin de reprendre au commencement celle encore ouverte devant soi, conscient que son goût nous poursuivra jusque dans le sommeil.
Entre îles Kerguelen et îles Borromées, terres "situées en dehors de toute ligne de navigation", on savoure des "sensations rares" : l'âpreté des récifs, le fin découpage des rivages. "Le soleil fait le vide et l'être se retrouve face à face avec lui-même – sans aucun point d'appui." Ébranlés, nous errons d'un mirage à l'autre, chaque vision déclenchant une soif inextinguible de soleil et de fleurs.
Albert Camus – élève de Jean Grenier à Alger en 1930 – achevait ainsi sa préface pour l'édition de 1959 : "Et j'envie, sans amertume, j'envie si j'ose dire, avec chaleur, le jeune homme inconnu qui aujourd'hui aborde ces îles pour la première fois".
Et aussi toutes les autres fois, de ça je suis sûre, l'immense mer du ciel attachée au trouble d'être, pourvue ou non d'étoiles.
Jean Grenier (1898-1971)
…Entretiens sur le bon usage de la liberté (1948), À propos de l’humain (1955), L’Existence malheureuse (1957), Les Grèves (1957), Essais sur la peinture contemporaine (1959), La Vie quotidienne (1968), Albert Camus, souvenirs (1968).Photographie : bronze égyptien, 600-332 av. J.-C.
Vie du livre
Dernier relâchement, manifeste Dada,
par Werner Serner, écrit par Janine Gdalia
(Publié en 1920 mais écrit en 1918, ce manifeste est en fait le premier texte dada)
Walter Serner, de son vrai patronyme Walter Seligman, est né à Karlsbad en Bohême en 1889. Très vite jugé comme subversif, il se réfugie à Zurich où les signes les plus forts de ce mouvement de rébellion contre l’ordre bourgeois, contre l’art et la littérature s’expriment.
Il organise au Cabaret Voltaire avec Christian Schad (photographe), Tristan Tzara, Marcel Janco ou encore Jean Arp, des soirées anodines qui devaient devenir vite des provocations.
Serner avait l’art des formules, dira Schad. La liberté ? «Une petite situation bien confortable, un emploi stable, une garantie sécuritaire pour prévenir les gifles et la petite femelle (sic, c’est moi qui l’ajoute) réduite au quart de portion de consommation sexuelle…»
L’Amour ? «La sentimentalité (une mousse meringuée) est capable de transformer un canard en cygne..»
«Le désir est tout» dira Serner. Donnons «un coup de pied au cosmos ! Vive Dada !!» Et tant d’autres formules qui trouveront forme dans son Manifeste qui a largement inspiré Tzara.
Le séjour de Serner à Paris en octobre 1920 ne lui permet pas de tenir la place qu’il aurait méritée, usurpée par Tzara dont il se sépare. Son œuvre tombe dans l’oubli, on ne savait plus où il était passé… Avec tant d’autres, il a été interné à Térézin avant d’être déporté à Auschwitz.
Les éditions montpelliéraines Coup d’encre (site web), dans une édition soignée avec de magnifiques illustrations et des photographies servie par un appareil critique de notes et d’annexes fort précieuses, nous offrent la première traduction intégrale de ce manifeste.
Sommaire
n° 1
- mars 2007
ÉDITORIAL de Françoise RenaudINÉDITS
1- La fuite de l'ange de Jean Reinert
2- fissure de Françoise Renaud
3- Signes d'eau/signes d'air de Régine Detambel
4- (2003, aéroport d'Alger) de Anne Bourrel
5- Poèmes "Déserts" de Janine Gdalia
CHRONIQUES
les Amants de Bagdad de Jean Reinert par Anne Bourrel
LES OUBLIÉS
1- le désert de l'iguane d'Alain Dubrieu par Raymond Alcovère
2- Les îles de Jean Grenier par Françoise Renaud
VIE DU LIVRE
Dernier relâchement, manifeste Dada par Janine Gdalia
ARTS PLASTIQUES
1- photographie - Tissu pour retenir la lumière n°1 de Didier Leclerc
2- deux œuvres de Béatrice Mollien
Les archives
n° 1 - mars 2007n° 2 - avril 2007
n° 3 - juin 2007
n° 4 - septembre 2007
n° 5 - novembre 2007
n° 6 - janvier 2008
n° 7 - mars 2008
n° 8 - mai 2008
n° 9 - juillet 2008
n° 10 - septembre 2008
n° 11 - novembre 2008
Spécial Eros
n° 12 - février 2009
n° 13 - avril 2009
n° 14 - juillet 2009
n° 15 - novembre 2009
n° 16 - février 2010
n° 17 - avril 2010
n° 18 - juillet 2010
n° 19 - septembre 2010
n° 20 - novembre 2010
Spécial Mémoire
n° 21 - janvier 2011
n° 22 - mars 2011
n° 23 - juin 2011
Spécial Résistances
n° 24 - septembre 2011
n° 25 - décembre 2011
n° 26 - février 2012
n° 27 - avril 2012
n° 28 - juillet 2012
Spécial À Croquer
n° 29 - septembre 2012
n° 30 - décembre 2012
n° 31 - février 2013
n° 32 - avril 2013
n° 33 - juin 2013
Spécial Animal
n° 34 - septembre 2013
n° 35 - décembre 2013
n° 36 - septembre 2014
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