La Lorita, roman, éditions 19, janvier 2021
L’écrivaine…
Silvina aime les jolis mots, elle les roule dans sa bouche, les retourne, les répète, leur invente une histoire… Elle finira bien par être cette écrivaine qu’elle a toujours voulu devenir.
Silvina écrit dans de grands cahiers mauves. À l’encre mauve, toujours. C’est une adorable petite peste – bavarde, très bavarde. Volubile ! – entourée d’amis, dans ce lycée français de Santiago du Chili, de professeurs attentifs, de parents aimants – père taquin, mère câline -, d’un petit frère aimé.
Entre l’azur sans nuage du désert d’Atacama et les vents glacés de la Terre de Feu, Simone Salgas mène le récit, tout de digressions, de bavardage espiègle, avec les mots de l’enfance, avec ses douleurs. Sa fraîcheur aussi. (…)
Silvina, une enfant encore, presque une adolescente, vive, rêveuse. Sa vie commence ici… Ce sera à elle d’écrire la suite !
EXTRAIT (pages 37-38)
Je préfère écrire de la science-fiction. On peut inventer sans que personne nous mette en doute, on peut vraiment faire du n’importe quoi. On peut former ou déformer des visages, créer des villes, des paysages, des machines de guerre bien entendu. On peut même inventer des mots. J’ai démarré comme ça mon deuxième roman. Plus facile que de raconter la mort des hommes vrais, ceux qui ont été des maris, des papas, des frères. J’ai abandonné les 50 pages de mon premier roman que j’avais intitulé : « Confidences à moi-même ».
Je serai écrivaine d’autres espaces, d’autres mondes.
Écrivaine intersidérale. Ce sera dur. Il y en a beaucoup qui veulent faire comme moi. J’ai intérêt à avaler toutes les vitamines qu’on me présentera.