L’espion français de George Washington, d’Hervé Pijac

L’espion français de George Washington, Chronique huguenote III, roman historique, éditions de Massanne, octobre 2020

Comment un jeune Huguenot d’origine française se retrouve, dans des circonstances inattendues, mêlé à la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique en devenant en quelque sorte l’espion privé de George Washington alors général en chef de l’Armée continentale, un stratège extrêmement attentif au renseignement

Cette position privilégiée le conduira à côtoyer la plupart de ceux qui seront à l’origine du nouvel État et à vivre des expériences exaltantes mais aussi à percevoir de l’intérieur les difficultés et les paradoxes ayant présidé à cette naissance. Sa culture calviniste associée à ses engagements maçonniques lui permettront de cerner les faiblesses inhérentes qui marqueront de façon indélébile toute l’Histoire du pays.
S’étant lié d’une profonde amitié avec le marquis de Lafayette, celui-ci le convaincra de retourner en France où l’Histoire, à nouveau, le happera…
Un livre d’aventure et d’espionnage, mais également une réflexion sur le passé pour servir le présent.

Si la trame romanesque de ce livre est bien présente, le regard personnel et original porté sur les faits historiques, souvent méconnus mais toujours très documentés, concourt à créer une atmosphère d’authenticité particulière.

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De la Cévenne aux Amériques – Chronique huguenote 2, d’Hervé Pijac

De la Cévenne aux Amériques – Chronique huguenote 2, roman historique, éditions de Massanne, réédition septembre 2020

 

Deuxième tome d’une tétralogie intitulée Chronique huguenote, De la Cévenne aux Amériques est un roman épistolaire, couvrant les années 1733 à 1753, qui permet au travers d’un échange particulièrement vivant et documenté de découvrir les modes de vie, les comportements, les moteurs affectifs, religieux, socio-économiques, culturels et politiques de la classe bourgeoise protestante et de la diaspora qu’elle a engendré dans les pays du Refuge.

 

EXTRAIT
(…) Ta lettre m’a également beaucoup touché sur un point. Il s’agit de la musique. Le grand regret de ma vie, peut-être le seul véritable regret, est de n’avoir pas pu et pas su connaître la musique. Il est vrai que les circonstances de ma vie ne m’y prédestinaient pas particulièrement en mes vertes années, que le tourbillon des affaires interdisait la pause qui eût été nécessaire à l’apprentissage de cet art divin et que mon isolement actuel condamne irrémédiablement tout espoir de ce côté. J’en éprouve une grande tristesse car ma conviction intime est que la musique représente la façon la plus parfaite d’approcher l’Harmonie de l’Univers, le moyen le plus pur et le plus intense de parler à Dieu : n’est-il pas d’ailleurs écrit « au commencement était le Verbe » ?… Ainsi je t’envie vraiment d’avoir le privilège d’assister à des concerts, comme ce Messie dont tu me parles et qui semble si bouleversant sous ta plume… Hélas, je crains ne jamais avoir l’occasion de l’écouter, devant me satisfaire des chants religieux des fidèles quand je me rends à l’église ou du souvenir heureux des Psaumes que l’on chantait dans les Assemblées du désert, il y a bien longtemps. N’hésite pas, ma chère Julie, si tu le veux, à apprendre la musique, ce langage universel qui relie les hommes et peut contribuer à les rendre meilleurs. N’hésite pas et songe quelle serait ma joie de savoir que toi, au moins, tu disposes de ce bienfait, de cette richesse de l’âme ! (…)

 

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Itinéraire d’un camisard – Chronique huguenote 1, d’Hervé Pijac

Itinéraire d’un camisard – Chronique huguenote 1, roman historique, 1er volet d’une saga en quatre volumes, éditions de Massanne, réédition septembre 2020

 

Itinéraire d’un Camisard raconte la vie d’Élie Serre, un huguenot cévenol, dans une époque charnière des conflits religieux qui assombrirent la France, après la Révocation de l’Édit de Nantes.

À travers ses engagements, ses doutes, ses réflexions, son évolution au fil des événements dramatiques qui se succédèrent, on perçoit l’erreur intrinsèque d’un régime coupable de massacrer ou chasser une partie de son peuple et de se priver ainsi d’une sève bénéfique qui aurait dû l’enrichir.
Éprouver pareillement l’absurdité et l’inutilité d’une cruauté inconsciente de part et d’autre, au nom du même Dieu !
Et pourtant, que la Cévenne est belle !
S’appuyant sur des bases historiques solides et incontestables à ce jour, ce roman traite d’un thème à la fois languedocien dans son déroulement, français et international dans ses répercussions mais, surtout, universel dans sa philosophie : la liberté de conscience !

 

EXTRAIT
Je crois avoir mentionné que Daudé, mon patron, avait une fille qui s’appelait Isabelle, une jeunesse belle comme le jour avec ses longs cheveux bruns qu’elle laissait le plus souvent dénoués sur ses épaules, ses yeux verts aussi clairs que les torrents de mon pays et, surtout, un sourire inoubliable… Bien sûr, j’étais amoureux d’elle, en secret, et chaque fois que je la voyais, je tressaillais et parvenais difficilement à dissimuler mon émotion. Je vivais un terrible calvaire car cet amour me semblait impossible et je n’aurais jamais osé me déclarer. Mais voilà : lorsqu’elle eut à peu près dix-huit printemps, je compris à plusieurs signes que je ne lui étais peut-être pas totalement indifférent. Mon martyre s’accrut au point qu’elle occupait chaque instant de ma vie, mais je ne savais toujours pas ni ce que je devais faire, ni comment ! Et puis, un beau jour, tout arriva, simplement, sans que je m’y attende. Je l’avais rencontrée, seule, sur le chemin du village. Elle m’avait adressé son merveilleux sourire et avait pudiquement baissé les yeux ; j’avais bafouillé lamentablement jusqu’à ce que nos doigts s’effleurent, timides d’abord, puis j’avais franchement saisi ses mains pour les serrer très fort contre ma poitrine. Le choc que j’en éprouvai reste gravé à jamais là, dans mon cœur… Ce fut étrangement pur et intense, indéfinissablement long. Nous marchâmes tendrement dans la campagne, presque sans parler, main dans la main et, soudain, pris d’une résolution et d’un courage subits, je l’avais enlacée et embrassée, passionnément.

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La prophétie de Guilhem de Montpellier, de Jean-Luc Fabre, mai 2020

La prophétie de Guilhem de Montpellier, roman historique, éditions De Borée / Centre France Livres, 28 mai 2020

En 989, le chevalier Guilhem prend possession de la colline pierreuse du Montepestelario, dont lui a fait don le comte de Mauguio quelques années plus tôt.
Il a l’ambition d’en faire une grande cité et offre sa protection aux marchands et aux changeurs de monnaie, pour qu’ils l’aident à réaliser ce rêve.

 

EXTRAIT

Le Dimanche 24 février 989 …
Du haut de la colline du Montepestelario, Guilhem regardait passer de fins nuages venus des montagnes, qui s’évanouissaient avant d’atteindre l’île de Maguelone.
Le comte de Mauguio venait de mourir et il avait aussitôt tenu à venir jusqu’ici pour lui rendre grâce de la donation par laquelle il avait fait de lui le maître des lieux.
Il se leva, se dirigea vers son cheval et sortit de son fourreau sa lourde épée de chevalier, qu’il planta dans le sol devant lui.
Fichée entre deux dalles de calcaire, avec sa garde très large terminée par deux boules d’acier, elle formait une croix.
Posant une main dessus, il déclama gravement :
« Aujourd’hui, je jure qu’ici naîtra une cité et que quiconque m’aidera à la bâtir, jouira de la protection de ses murs ».