Étiquette : poésie
Le stage d’athlétisme poétique, d’Anne-Marie Jeanjean
Le stage d’athlétisme poétique, poésie, éditions L’HARMATTAN, collection Levée d’ancre, juin 2017 (préface de Michel Cassir)
Un stage étrange, une fête de la poésie qui finit bizarrement, tout cela pour guérir…
bien sûr, mais de quoi donc ?
Fragment : La consultation (1ère partie)
« Voyez-vous, à notre époque lyrisme, sensiblerie, pathos, beauté… ne prenez pas de risque inutile. Il suffit de choisir parmi les disponibilités acceptables par votre langue et votre société.
– Môsssssieur, j’écrirai ce qui m’plaît et je continuerai avec ma p’tit’ brocante familiale à faire joujou avec les coupables, les emprisonnés, les exclus les pas exclus et même les morts et j’ vendrai les vrais et les faux bib’lotscomm’ ça m’ chant’ et même avec l’horrible tribu du 19ème et même d’avant et de bien avant !
– Trrrès intéressant comme réaction huuummmmtrrrèsinréress… oui, le jeu est fondamental et avec un savant bricolage certains symptômes finiront par disparaître.
Ce stage va être une très enrichissante expérience pour vous…
Mon associé va vous conduire.
* * *
Derrière la porte, j’esgourdais le grand professeur Boulgaghen parler avec son secrétaire lalilenlairelalilenlaire et (j’) lorgnait la porte vitrée pour me tirer en loucedé mais Miss Drac’ (Ahhhh, cell’-là…) me retint fort solidement, m’embarqua plus encore rapid’ment et… me jeta tout’ crue dans l’ gymnase.
??????????!!!!!!!!!!!!!!
Bigre… que c’est grand un gymnase… c’est immmmmmmmense. (boules gorge + estomac + plas ????? bas + jambes flageollllll…)
Un jeune homme, style golden boy décontracté faisait un discours »
« Ruines » de Perrine LE QUERREC, par Jean Azarel
Chronique de lecture : « Ruines » de Perrine LE QUERREC, Tinbad ‚ coll. Tinbad poésie, Paris, 2017
Berlin 1953 / Unica / Voit Hans, son fantôme du Paradis / Enfant recherché. Hans / Voit Unica, sa poupée incarnée / Enfant détournée.
Abasourdi, scotché, électrisé, saigné, comme vous voudrez, par la lecture du dernier ouvrage de P.L.Q (P.L.Q : je persiste et signe dans l’utilisation des initiales), j’ai d’abord cru que je n’en dirai rien tant la postface de Manuel Anceau est juste et parfaite. Mais comment rester silencieux et garder pour soi ce qui impose d’être partagé ; puisque comme l’a chanté Jean-Louis Murat « ce qui n’est pas donné est perdu, ce que tu gardes est foutu ». Il est vrai aussi, Ruines confortant l’aveu, que je suis définitivement amoureux de cette langue posologique et de son auteure. Jusqu’à trépas. (Et au-delà d’après certains.) Car l’écriture de Perrine le Querrec (en toutes lettres) est maudite comme le cinéma de Philippe Garrel est maudit. Un petit cercle de lecteurs chez l’une, un quarteron de spectateurs chez l’autre, même si le temps aidant à la connaissance du talent, le cercle des fidèles s’élargit lentement. Tant il est vrai que la vérité fait toujours peur, quand elle n’est pas carrément effroyable.
Ainsi de l’histoire d’Unica Zürn, poupée de chair docile, et d’Hans Bellmer, homme jasmin vénéneux manipulateur, que résume en pages serrées, quasi télégraphiques parfois, le livre factuel et sans parti-pris de Perrine Le Querrec. Unica l’unique, femme précieuse, songe-plein de créativité naïve, brutalement transmutée « à l’insu de son plein gré » en créature fantasmée, hybride et changeante à l’infini, au prix fort de moult humiliations et perversions que d’aucuns verront comme la manifestation de la face obscure de l’amour. Lire la suite…
Poésie à St Laurent le Minier, 1er août 2017
Événement organisé par les deux artistes, Françoise Renaud (auteure et lectrice) et Stéphanie Joire (auteure, musicienne et chanteuse) pour donner à entendre des fragments de poésie… tout simplement dans une rue de leur village au pied des Cévennes.
Et puis c’était une parfaite occasion d’honorer l’exposition de Jean-Claude Bernard, éditeur de poésie (éditions Encre & Lumière), à la boutique La Saga, 8 rue Blanche à Saint Laurent le Minier. Jusqu’au 20 août.
Mesclun : Méli-Mélo de Poésie, de François Szabo
Mesclun : Méli-Mélo de Poésie, recueil, chez Obsidiana Press, avril 2017
Illustration intérieure : Simone Derocque (gravure)
« Le mot mesclun désigne un mélange de salades. J’ai souhaité ce nom du Sud pour ce recueil de poésie afin de rendre hommage aux ensaladas et autres pratiques poétiques. Textes réunis par le temps (compositions de 2016), par l’espace (ville de Montpellier), par l’affection (mes parents, mes enfants, etc.) avant de manger les pissenlits par la racine.
Ce livre est un livre de l’intime, suffisamment pudique je l’espère pour ne pas faillir. Aussi ne faudra-t-il pas s’étonner d’y trouver certains poèmes en langues étrangères – une quasi constante dans mon écriture et dans ma vision du monde.
Ce livre parle de mes racines italiennes et aussi occitanes (même si on ne trouve pas de poèmes en occitan).
Le poème est un fruit, le déguster est un des bonheurs les plus vifs qui soient. Le poème est la vie à croquer et à se remémorer telles les pommes d’Antonov. »
Encore plus nu, de Jean Azarel
Encore plus nu, poésie, éditions Gros Textes, avril 2017
« J’ai toujours haï la ségrégation des genres. Ami/amant. Lierre/mandragore. Caresse/morsure. Ulysse/Quasimodo. Whisky/limonade. Pureté/immondices. J’aspire à des fœtus en cendres pour les reconstituer en flammes. J’aspire à concasser la lune pour qu’elle jouisse d’une utilité nouvelle. J’aspire à tuer dans l’œuf les désirs normalisés. »
EXTRAIT
J’aspire à concasser la lune
pour qu’elle jouisse
d’une utilité nouvelle.
J’aspire à l’idéal des fous
de faire danser
les murs impies
des cachots.
J’aspire à supprimer
toutes les entraves,
tous les temps morts,
vider les camions bennes
des beautés saccagées.
J’aspire aux écritures hallucinées.
J’ai toujours chéri
le mélange des genres.
Buffle-punaise
Petit pois-enclume
Orgie-chasteté
Concave-convexe
Pommade-cynorrhodon
Missel-amulette
J’aspire
à tuer dans l’œuf
les désirs normalisés
Il existe un album numérique / écouter des extraits ici
Voix : Jean AZAREL
Guitare et instruments virtuels : Hérold YVARD
Textes: Jean AZAREL, sauf « Avec mes remerciements » de Perrine LE QUERREC.