Il fut soir il fut matin, de Pierre Ech-Ardour

Il fut soir il fut matin, poésie bilingue français/occitan, Institut d’Estudis Occitan Erau, mai 2021
Traduction en occitan par Florian Vernet
Encres de Chantal Giraud Cauchy

 

Plus encore que dans ses précédents recueils Pierre Ech-Ardour poursuit dans Il fut soir il fut matin une aventure personnelle très singulière, à travers les labyrinthes du langage et de la mémoire. Une aventure poétique – en l’instant suspendue – incarnée dans les lieux familiers ou lointains, dans l’histoire proche ou ancienne des cultures et des sensibilités de la Méditerranée.

 

EXTRAIT

À la lisière des arbres
aux fruits de la terre
des célestes demeures
du jardin d’Eden
du rocher à la vie
de la pitié aux
suprêmes hauteurs
irrévocable serment
veilleur de vie
sous la langue
d’un nuptial lieu au
goût lacté de miel
apparaît l’informe au
crépuscule des mots Lire la suite…

Migre déraciné un temps, de Pierre Ech-Ardour

Migre déraciné un temps, poésie, éditions Levant, avril 2021
illustration de 1ère de couverture : Vague à l’âme. Lueur de vie, 2018, Étienne Schwarcz (peinture sur papier d’art 100 x 100 cm)

 

Le recueil contient cinquante-cinq poèmes écrits au jour le jour d’une période privée de liberté durant laquelle l’espoir n’a jamais cessé de motiver le calame, d’inscrire en la temporalité de l’expérience la nécessité de clamer son souffle et d’affranchir sa poésie.

Gisaient des ombres en le repli des libertés. M’interpellait le joug de déshumanisation.  Chaque mot sur le chemin de la langue discernait en le temps et un lieu le dépassement de mon enfermement. Sédentarisée courait en conscience l’inspiration jusqu’à m’ouvrir salvateurs des horizons, nouvelles des pistes d’errance.  Jour après jour, prégnante pointait en le souffle de mes mots, expressive l’écoute d’un monde en déviance. L’apparence diaphane masquait le visage. Imprévisibles les distances creusaient les écarts. Messagères des possibles et contraires sapèrent les influences espérance et confiance. (Note de l’auteur)

L’édition originale comporte 300 exemplaires dont 50 numérotés signés de l’auteur et du peintre.

Poèmes Passe-montagnes, de Jean Azarel

Poèmes Passe-montagnes, livre d’artiste (série limitée), réalisé en plomb mobile à l’aide de presses manuelles typographiques, éditions Les Monteils

 

Du Mont Lozère à Conques, des ruisseaux aux prairies d’altitude, au gré des éléments, le poète a écrit en liberté des pérégrinations poétiques illustrées par des gravures de Marc Granier.

 

Les bêtes à l’abri sont chocolatées d’un automne infini.
Parfois dans la lenteur d’ici qui respire entre deux phrases,
les regards se tournent vers le Mont
Il neige sur Finiels.

Les toits du Fel au loin étincellent. La route se tortille, creuse le schiste d’étreintes fiévreuses en chisteras volages. Vallées profondes émiettées de lumière. Sur les pentes, cerisiers blancs, aubépines et jonquilles coiffent la vigne d’un peine indécis.

 

 

Marc Granier est né en 1953 et vit dans les Cévennes gardoises à Roquedur où il a installé son atelier. Peintre et graveur, il expose dans de nombreuses galeries et fabrique des livres d’artistes avec des poètes quand les textes  « lui parlent ».

          

Cantique de Pierre Ech-Ardour

Cantique, recueil de poésie, Ségust Editions, mars 2021
Illustrations : encres de Chantal Giraud Cauchy

 

Sollicité par l’éditeur en quête d’un recueil « solaire », le projet d’écriture devait défier la morosité générée par la difficile période sanitaire traversée et offrir en lecture un petit ouvrage de poèmes d’amour, enluminé d’œuvres lumineuses, propice à remonter le moral.

Si le « Cantique des Cantiques » a inspiré l’écriture de la poésie du recueil, Abishag la Sulamite chemine ici par de cosmologiques poèmes jusqu’à l’acmé de sa féminité.

Chantal Giraud Cauchy a créé pour ce recueil de flamboyantes enluminures encrées.

 

 

 

Démocratie : Oniris, Carole & Hóc, de François Szabó

Démocratie : Oniris, Carole & Hóc, poésie, Obsidiana Press, décembre 2020

A PROPOS (extrait)

Si les miscellanées sont un genre de livre qui peut se lire et consulter à volonté c’est parce qu’il recèle une multitude d’informations. Démocratie : Oniris, Carole & Hóc n’est drôle quasiment que par les citations de 100 Titres de Clémentine Mélois aux éditions Grasset, qu’elle en soit remerciée et je vous engage à acquérir tous ses livres.
Mon petit livre, carnet amoureux et sensible d’une ville, Montpellier, d’un régime politique, la Démocratie, d’une femme, Carole… N’est pas exhaustif, loin de là. Il se veut incitatif, à voir et visiter ma ville, aimant et sensible, offert.

Il en ressort des affinités électives, pourtant, même ainsi, tout le monde n’y est pas, même si dans cette ville de Montpellier la Maison de la Poésie dénommée Jean Joubert en est un axe affectif.
Bienvenue dans un monde d’amour et de tolérance, de culture et d’échange, dans un monde viable et juste.[…]

Chronique de Jean Azarel : Des forêts de couleuvre/Frontalière, de Laure Anders

Échos de lecture de Jean Azarel à propos du livre Des forêts de couleuvre / Frontalière, de Laure ANDERS (La Boucherie Littéraire, 2020)

Il ne fait généralement pas bon avaler des couleuvres…sauf quand elles habitent les forêts de Laure Anders.
Avec Des forets de couleuvres / Frontalière, Laure Anders nous subjugue de deux textes incandescents qui se suivent (ils auraient pu tout aussi bien s’entrecroiser) sur le même thème d’une relation amoureuse nomade revue et corrigée par le temps.
Lorsqu’on cherche dans un livre quels extraits faire partager dans une chronique, c’est soit très mauvais, soit très bon signe. Ici, la deuxième hypothèse réduit à néant la première. Extraits donc, au gré du hasard des pages ouvertes.

Des lits défaits s’étalent dans le ciel / Plus loin à portée d’horizon constellation de hauts fourneaux / divisant le vert des mélèzes en zones de désir.

En serpentant avec un art consommé de la suggestion qui érotise en point de croix une histoire somme toute banale dont elle transforme le plomb en or, Laure Anders élève haut la condition humaine jusque dans ses bas arrangements de dominant (l’homme) à dominée (la femme).
Si la poésie la meilleure est aujourd’hui très largement féminine (et pas nécessairement féministe), le fait que le sexe dit faible (tout un symbole) soit issu d’un peuple qui a beaucoup souffert, dixit Tonton David, y est de toute évidence pour quelque chose.

Dans ce recueil cueilli et recueilli, le sortilège tient  tout entier dans le degré de tolérance complice dont la narratrice fait preuve à l’égard des foucades de son amant. Pas illogique puisque si la couleuvre pique, son venin est inoffensif. Le consentement masochiste de l’auteure, héritière à sa façon du Passe-muraille de Marcel Aymé, vaut autant absolution de la possession qu’acceptation de la flétrissure. Le renoncement choisi au classicisme amoureux, lui permet d’accéder via des rites de passage singuliers à l’initiation intime dans laquelle se reconnaîtront bien des femmes. In fine, « parce que c’était lui, parce que c’était moi », qu’importent le mâle, le comportement, la posture ; la morsure demeure, sous la gouvernance répétitive de la fantaisie, avant la rupture programmée.

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Po.ms, de Janine Teisson

Po.ms, recueil, collection 22 222 poésie, Ours éditions, septembre 2020

 

Délicieuse dresseuse de mots, Janine Teisson nous entraîne dans une farandole de sonorités et de lettres, à consommer sans mot dérations !
Qu’est-ce que c’est que ces Po’Ms? 9 poèmes farfelus, poèmes pour rire, pour jouer avec les mots, pour les envoyer en l’air, des poèmes à dormir debout, qui ne mangent pas de pain et  ne manquent pas d’air.
 
 
 

EXTRAITS

Lettre M

Tu veux
un po M?
Un po M du dix neuviè M
Ou du vingt et uniè M?
Un po M de Boh M?
Enfermé dans une gè M?
Un po M que tu aiMes
comme je t’M?
Ce sera très difficile,
je t’avertis.

 

La charcutière

Elle a couché tous ses lardons,
elle a lavé leurs pieds de cochons,
mais ce ne sont pas des gens bons.
A force de faire des sauts six sont KO.
Le dernier fait sa tête de lard.
Mes Jésus, ne me cassez pas les rognons,
leur dit-elle en leur tapant sur le museau.
Ils s’endorment en faisant rillettes,
alors elle se passe du fard à paupiettes,
bichonne son sein doux sous la bavette,
s’inonde de parfum numéro 5 de Quenelle
et va au bal des petits boudins blancs.

 

Génésiques, de Nicole Barromé

Génésiques, poésie, Ficelle n°143, Vincent Rougier éditions, octobre 2020

 

Nous entrons dans l’intime féminin, poésie végétale à fleur de peau, l’esprit du sensuel partagé. En découvrant ces poèmes et en les illustrant « Ai-je été le papillon ou l’abeille qui, gourmande, butine cette fleur ou ai-je rêvé d’être cette fleur, son pistil ?  »

À vous, cher lecteur, de partager ces gourmandises.

 

Note de l’éditeur en 4ème de couverture :
« Ce livre est in-quarto…Vous munir d’un coupe-papier et délicatement découper les pages en tête du recueil, cela s’appelle « découronner le livre ». Le Massicot a pour autre nom La Guillotine pour nos confrères européens. »

 

un article de Michel Host, site La Cause Littéraire

 

EXTRAIT – Rose

La vie s’il le faut pour retrouver
L’affabulation des soupirs
Les empaqueter de mystères et les précipiter
Bruts
Contre les parois des hydres communes
Inutiles péroraisons sur d’autres lieux
D’autres circonstances
De l’imaginée sur l’autel rose

Exempte de félonies et de tendresses
De bourreaux et de victimes
Aux creux et bosses de l’amour Lire la suite…

Au bras du Ciel, de Pierre Ech-Ardour

Au bras du ciel, éditions de l’Aigrette (Marseille), 2020
Peinture de couverture : Solitaire d’Anne Slacik. Postface d’Annie Pibarot.

Au bras du ciel est un recueil de poèmes numérotés de 1 à 70, titrés avec des nombres exprimés en hébreu, persan, grec, latin, arabe d’orient et d’occident.
70, valeur numérique de la lettre hébraïque Ayin, signifiant « Œil et Source ».
Soixante-dix poèmes, tels le nombre des nations, les langues de Babylone, les sages de la traduction, les compagnons du prophète, les années d’exil, les révélées faces, suscitent et accompagnent, avec allégeance, par de dédaléennes voies, l’élévation d’une flamme.

La note d’auteur se conclut en ces termes : Depuis la profondeur du Ciel, témoigne à son bras, mon amour de Vie.

 

extrait du recueil Au bras du Ciel ici
accompagnement artistique Anne Slacik aux éditions de l’Aigrette

  

Enigmatic sound, de François Szabó

Enigmatic sound, in english american, Obsidiana Press (États-Unis), mars 2020

Enigmatic Sound est un recueil en américain de poèmes d’amour à Carole soucieux de la beauté particulière d’une langue étrange qu’est la poésie dans sa formation d’images et de son mouvement cinétique qui ne peut jamais arrêter sa réalité dans son empathie et dynamisme de tous les instants. C’est dans l’entraînant tempo des vagues toujours réitérées toujours s’effaçant puis se recréant que le poème prend vie dans une contemplation toujours neuve.

François Szabó Poet born in Montpellier (France) in 1967, author of more than forty books of poetry in French, American, Catalan, Castellan, Russian and Italian, member of Academy of American Poets, Société des Poètes Français, Poètes Sans Frontières, Poetas del Mundo, 100 Thousand Poets for Change, World Poetry Movement, Autour des Auteurs. Sends a message of faith and hope, love and friendship when all we need in this world is strength and tenderness and poetry can make it always. So, for a better life and harmony. ******Consider for example the lines “and so the lent crescent fine pellicular peal / is for us a celestial vision.” Grammatically correct, yes; using words that exist, yes. But the choice of those words and their ordering is unusual and the strangeness of their juxtaposition gives an elusive quality to the text, the meaning hovering tantalizingly within reach but difficult to grasp. This elliptical daring coupled with the rolling assonance and sonority is what poetry is all about – vivid, provisional, unique and bizarre. It follows in the tradition of English mystics like Hopkins who used that tumble of off-kilter words to great effect: “her earliest stars, earl stars, stars principal overbend us, fire-featuring heaven.” François’ lines “Like was she were / Never woman can be” evoke earlier poets like Blake.

Roger West

lire un extrait ici