édito de Pascal Riché, BIBLIOBS, 1er mars 2024
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Un statut d’intermittents des écrivains, sur le modèle de celui des intermittents du spectacle : voilà une audacieuse réforme que Rachida Dati devrait engager pour marquer son passage rue de Valois. C’est du moins la conviction de l’auteur jeunesse et traducteur Mathias de Breyne, dont nous avons publié mardi une lettre ouverte adressée à la ministre de la Culture. Farfelue peut sembler l’idée, et probablement nulles sont ses chances d’être reprise par un gouvernement qui célèbre le travail (qu’on trouve « en traversant la rue ») et qui rabote la durée d’indemnisation du chômage avec l’ardeur des ponceurs de Gustave Caillebotte.
Et pourtant, elle mérite une vraie réflexion. Pourquoi Mathias de Breyne est-il obligé, pour survivre, de déterrer des carottes ou de castrer des épis de maïs, alors qu’il en est à son vingtième livre publié ? Pourquoi doit-il vivre dans la précarité dès la première panne d’inspiration, quand n’importe quel comédien, musicien ou ingénieur du son est assuré de toucher une rémunération chaque mois, quoi qu’il arrive ? Lire la suite…