Hommage au poète marin-pêcheur Alain Jégou par Jean Azarel, à Nîmes le 11 mai 2023

A l’invitation de Denis Lanoy et de son équipe, Jean Azarel rendra hommage à son frère de mots disparu il y a 10 ans.

jeudi 11 mai à 19 h
Maison des Littératures à Voix Haute
26 rue de la République – Nîmes

 

Lecture des extraits : Passe Ouest / Ikaria LO ( Ikaria le nom de son bateau, LO pour Lorient son port d’attache), Comme du vivant d’écume, Papy Beat Generation co-écrit avec lui et Lucien Suel.

Alain Jégou était un routard des mers, poète et auteur de polars, défenseur des pêcheurs bretons et de tous les « damnés de la terre », ami du poète cheyenne Lance Hanson et de Claude Pélieu. Il avait les embruns dans le cœur et la plume.

« Le vent propage sa hargne dans le ciel malléable, sème sa zone, violente l’espace et secoue le pucier des ondées lunatiques…Faut bouger, trépigner, piétiner, sans jamais relâcher, souffler sur ses doigts gourds pour éviter l’onglée, coller son dos à la cloison du tuyau d’échappement, ses arpions sur le panneau moteur et ses pensées dans le confort de quelques souvenances fondantes. »

Vous direz que je suis tombé, de Jean Azarel

Vous direz que  je suis tombé, (Vies et morts de Jack-Alain Léger), biographie, éditions Séguier, avril 2023

fait partie des quatre ouvrages finalistes du Goncourt de la biographie Edmonde Charles Roux 2023 dont les résultats seront proclamés le 11 mai au restaurant Chez Drouant

L’histoire à tiroirs d’un homme qui fut tour poète et chanteur avec l’album pop et culte « Obsolète » sous le nom de Dashiell Hedayat, romancier à succès (« Monsignore », 350 000 exemplaires vendus en France, traduit dans 27 pays, adapté à Hollywood), pamphlétaire visionnaire (« A contre Coran »), poète ( « Jeux d’intérieur au bord de l’océan »), femme  de lettres signant Eve Saint Roch (« Prima Donna »), écrivain beur sous le pseudo de Paul Smaïl (« Vivre me tue »), précurseur de l’autobiographie trash (« Autoportrait au loup »), chroniqueur d’opéras sous la plume d’Aziz Al Kateb, mais encore gauchiste traité plus tard de taupe d’extrême droite, bipolaire amoureux fou de sa mère, personnalité à scandales et honnie par une bonne part de la critique  …
Un grand écrivain contemporain s’est suicidé par défenestration le 17 juillet 2013.

Avec les témoignages, contributions, apparitions de Dominique Noguez, Philippe Sollers, Bob Dylan, Jérôme Garcin, Francis Bacon, Blandine De Caunes, Bertrand Burgalat, Marcel Proust, Mohamed Ali, Cécile Guilbert, Marc Cholodenko, Claire Taittinger, Yukio Mishima, Philippe Muray, Mozart, Maren Sell, Jacques Henric, Le Caravage, Michel Leiris, Oedipe et Narcisse,..

Une bio pas comme les autres, entre sociologie, psychanalyse, sexe, drogues et pop music, avec les arts et la littérature pour crédo.

 

EXTRAIT

« En 1976, Robert Laffont publie Monsignore que Léger a écrit par un heureux concours de circonstances. Flash-back. Lors d’une première rencontre, le producteur américain David Niven Jr recule devant l’adaptation au grand écran de Mon premier amour, et demande à son interlocuteur s’il n’a pas autre chose de plus jubilatoire à lui proposer. Il existe une glorieuse incertitude de la littéarature comme du sport. Dans l’avion retour, léger trois lignes dans Le Monde sur une affaire trouble dans laquelle se trouve impliqué un prélat du Vatican. Il torche une esquisse du futur Monsignore. Cette fois, Niven est enthousiasmé, persuadé qu’un auteur à succès français parlant du pape va faire un carton aux Etats-Unis.

Best-seller inattendu, le livre va bouleverser la vie de Léger. Parodie de polar américain, roman à la Dumas, avec prêtre play-boy, escort-girls et mafiosi, malgré ses cinqcents pa ges bien tassées, il rencontre l’adhésion de trois cent cinquante mille lecteurs, puis est traduit en vingt-trois langues….

Voilà Léger riche, génial, adulé. Ce succès surpise lui permet de mener grand train. Il dilapide son argent en agapes, organise moult bombances, achète sculptures, tableaux, savoure des jours radieux, « habité par cette sorte d’allégresse insolente qui fut naguère le sceau d’un certain XVIIIè siècle » soulignera avec justesse l’écrivain Marc Villemain. »

 

Jean Azarel sur WebSYNradio, « Cinquièmes Saisons », du 26 janvier au 8 février 2023

du 26 janvier au 8 février à 20h sur WebSYNradio

programme d’1h28 avec extraits de textes écrits et dits par Jean Azarel

mis en espace sonore par Hérold Yvard & transitions musicales d’artistes connus ou à découvrir

 

INTERVENANTS

Jean AZAREL/ Hérold YVARD avec le concours de Marc NAMBLARD, et Ariel KALMA, ASH RA TEMPEL, Dashiell HEDAYAT, GRAND CIEL, SANTANA, LEONARD COHEN

WebSYNradio est une radio de création proposée par Dominique Balaÿ depuis 2009 qui diffuse en streaming 24/7. Chaque semaine un artiste propose une intervention inédite.

La voie est libre, de Jean Azarel

La voie est libre, roman, éditions Douro, collection La Diagonale de l’écrivain, juin 2022
coautrice : Hélène Dassavray

 

Ce livre de la parité ferroviaire parle des trains d’Hélène et des trains de Jean, d’une mère et d’un frère disparus, des dactylos rock et de Marianne Faithfull, des amours impossibles et des amours trop rapides, de la poésie qui roule et des transports noirs, de Blaise Cendrars et des fantômes de quelques sœurs et frères encore visibles au bout des quais…

Sur le ballast des pages, les mots étincellent et filent tels une locomotive ivre de vivre.

LA VOIE EST LIBRE. Bon voyage.

 

 

 

EXTRAIT

« Difficile de trouver plus paumée que la gare de Redneck. Oubliée de la plupart des indicateurs d’horaires. Indiquée par un seul panneau aux lettres délavées qu’il vaut mieux ne pas louper. Au bout du jeu de piste, du chiendent sur les voies. Des tags le long du ballast, que les graphistes ont dû dessiner dans toutes les positions possibles, un vrai kamasutra, ces gars sont des héros que le ministère de la culture devrait décorer de l’Ordre du Tag International.
Une cabine de WC, la même pour les hommes et pour les femmes, pas un cadeau pour les dames, distincte du hall d’attente, dont la porte crachote au vent. Le genre de lieu qui suinte la mélancolie et la bouffe en boite refroidie.
R. avait loué un wagon de seconde accroché à une loco cacochyme garée en fin de quai. En m’embrassant, il m’apprit qu’il ne passait plus que deux trains de marchandises par jour, un dans chaque sens. Il avait obtenu, sans que je comprenne bien dans quelles conditions, une autorisation de circuler. « Tu n’as pas fait de connerie au moins » lui dis-je, mais il haussa les épaules Comme je demandai où était le conducteur, il me répondit en grommelant qu’il n’y avait pas de conducteur, « Qu’est-ce que des mecs comme nous ont à foutre d’un conducteur pour mener leur vie, tu peux me le dire ? ».

Rencontre pour Jean Azarel autour de ‘Waiting for Tina’, Montpellier, 2 avril 2022

Rencontre autour de « WAITING FOR TINA » animée par Pascal NYIRI
samedi 2 avril à 18 h

Local de l’association CRÉER – Maison des Chômeurs  – 4, rue Levat à Montpellier

ENTRÉE LIBRE

en savoir plus sur Waiting for Tina ici

« Waiting for Tina » raconte, dans une bio romanesque et poétique saluée par la critique nationale, la vie tourmentée de l’actrice Tina Aumont, fille de Maria Montez et Jean-Pierre Aumont, icône des années 60/70, muse des peintres et cinéastes au destin tragique

 

 

Soirée Cinéma & Littérature avec Jean Azarel, Le Sémaphore (Nîmes) 19 oct 2021

Jean Azarel anima une soirée spéciale au cinéma Le Sémaphore, Nîmes
mardi 19 octobre à 17h30

projection de Casanova, de Federico Fellini (1976, avec Tina Aumont et Donald Sutherland), un film culte et controversé du  maestro
&
présentation de son livre Waiting for Tina (Aumont), 1ère bio romanesque consacrée à l’actrice

en savoir plus sur le livre ici

 

Festival de poésie VOIX VIVES, 23/31 juillet, Sète 2021 – nos auteurs

Festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée

PROGRAMME DU FESTIVAL ICI

 

  présences de Jean Azarel

– le 24 de 12 h à 12 h 30 : avec Hérold Yvard, extraits mis en paysage sonore de Encore plus nu (éditions Gros Textes)
– le 25 de 11 h 30 à 12 h : avec Hérold Yvard, extraits mis en paysage sonore de Trans’ Hôtel Express (éditions Tarmac)
– le 25 de  à 18 h à 19 h, en solo, extraits de différents recueils parus et à paraître en hommage à Alain Jégou et Joseph Ponthus Le Gurun (Love is everywhere, Trois couleurs mer, Le labyrinthe..)
– le 26 de 10 h à 11 h : avec Hérold Yvard, extraits mis en paysage sonore de Le ciel du dessous (éditions La Boucherie Littéraire)
– le 26 de 18 h à 19 h : avec Marc Granier, illustrateur et éditeur, présentation et lecture de Passe montagnes« (éditions Les Monteils)
– le 27 de 15 h à  16 h : en duo avec Linda Maria Baros (Roumanie)
– le 28 de 15 h à 17 h : en alternance avec Zarah Mroueh (Liban), Ahmad Yamani (Espagne), Laurent Grison, Annie Salager, Catherine Pont Humbert, Bruno Peyras
– le 29 de 10 h 30 à 11 h 30 en solo, extraits de différents recueils parus et à paraître (Love is everywhere, Marche lente, Eros mineur, Trois couleurs mer..)
– le 30 de 19 h à 19 h 30, en solo, extraits tutti frutti…

 

Dédicaces François Szabó, place du Pouffre

Samedi 24 juillet 10h-20h : Stand Nouvelle Pléiade – Poètes Sans Frontières
Dimanche 25 juillet 10h-20h : Stand Nouvelle Pléiade – Poètes Sans Frontières
Mardi 27 juillet 10h-20h : Stand Société des Poètes Français
Mercredi 28 juillet10h-20h  : Stand Maison de la Poésie Jean Joubert
Jeudi 29 juillet 10h-22h : Stand Société des Poètes Français
Vendredi 30 juillet 10h-20h : Stand Nouvelle Pléiade – Poètes Sans Frontières
Samedi 31 juillet 10h-18h30 : Stand Nouvelle Pléiade – Poètes Sans Frontières

Lecture extrait de Le Passage à gué du fleuve Amour de François Szabó
Place du Pouffre, samedi 31 juillet 18h45 – 19h30

 

Lecture de Génésiques de et par Nicole Barromé

à 12H00 le 26 Juillet SUR LA SCÈNE LIBRE 2 : COUR DU SEAMEN’S CLUB
24 QUAI DU MAROC, à côté de la Capitainerie.
AVEC LES RELÈVEMENTS POÉTIQUES

 

 

Poèmes Passe-montagnes, de Jean Azarel

Poèmes Passe-montagnes, livre d’artiste (série limitée), réalisé en plomb mobile à l’aide de presses manuelles typographiques, éditions Les Monteils

 

Du Mont Lozère à Conques, des ruisseaux aux prairies d’altitude, au gré des éléments, le poète a écrit en liberté des pérégrinations poétiques illustrées par des gravures de Marc Granier.

 

Les bêtes à l’abri sont chocolatées d’un automne infini.
Parfois dans la lenteur d’ici qui respire entre deux phrases,
les regards se tournent vers le Mont
Il neige sur Finiels.

Les toits du Fel au loin étincellent. La route se tortille, creuse le schiste d’étreintes fiévreuses en chisteras volages. Vallées profondes émiettées de lumière. Sur les pentes, cerisiers blancs, aubépines et jonquilles coiffent la vigne d’un peine indécis.

 

 

Marc Granier est né en 1953 et vit dans les Cévennes gardoises à Roquedur où il a installé son atelier. Peintre et graveur, il expose dans de nombreuses galeries et fabrique des livres d’artistes avec des poètes quand les textes  « lui parlent ».

          

REPORTÉ – Casanova et Waiting for Tina, soirée cinéma littérature, 22 déc, Nîmes

Dans le strict respect des règles sanitaires, Jean Azarel vous proposait de vous retrouver le mardi 22 décembre au Sémaphore à Nîmes à 17 h 30 où il présentera le film Casanova de Federico Fellini avec Donald Sutherland et Tina Aumont. Un film de 1976 ressorti fin 2019.
A l’heure de MeToo, qu’en est-il aujourd’hui du mythe de Casanova, mis à mal il y a plus de 40 ans par Fellini ? Coulisses de tournage, anecdotes inédites, analyses critiques à débattre…

 

REPORTÉ A UNE DATE ULTERIEURE

dédicaces et échanges autour de sa biographie romanesque « Waiting for Tina »
(A la recherche de Tina Aumont), éditions l’Autre Regard

Chronique de Jean Azarel : Des forêts de couleuvre/Frontalière, de Laure Anders

Échos de lecture de Jean Azarel à propos du livre Des forêts de couleuvre / Frontalière, de Laure ANDERS (La Boucherie Littéraire, 2020)

Il ne fait généralement pas bon avaler des couleuvres…sauf quand elles habitent les forêts de Laure Anders.
Avec Des forets de couleuvres / Frontalière, Laure Anders nous subjugue de deux textes incandescents qui se suivent (ils auraient pu tout aussi bien s’entrecroiser) sur le même thème d’une relation amoureuse nomade revue et corrigée par le temps.
Lorsqu’on cherche dans un livre quels extraits faire partager dans une chronique, c’est soit très mauvais, soit très bon signe. Ici, la deuxième hypothèse réduit à néant la première. Extraits donc, au gré du hasard des pages ouvertes.

Des lits défaits s’étalent dans le ciel / Plus loin à portée d’horizon constellation de hauts fourneaux / divisant le vert des mélèzes en zones de désir.

En serpentant avec un art consommé de la suggestion qui érotise en point de croix une histoire somme toute banale dont elle transforme le plomb en or, Laure Anders élève haut la condition humaine jusque dans ses bas arrangements de dominant (l’homme) à dominée (la femme).
Si la poésie la meilleure est aujourd’hui très largement féminine (et pas nécessairement féministe), le fait que le sexe dit faible (tout un symbole) soit issu d’un peuple qui a beaucoup souffert, dixit Tonton David, y est de toute évidence pour quelque chose.

Dans ce recueil cueilli et recueilli, le sortilège tient  tout entier dans le degré de tolérance complice dont la narratrice fait preuve à l’égard des foucades de son amant. Pas illogique puisque si la couleuvre pique, son venin est inoffensif. Le consentement masochiste de l’auteure, héritière à sa façon du Passe-muraille de Marcel Aymé, vaut autant absolution de la possession qu’acceptation de la flétrissure. Le renoncement choisi au classicisme amoureux, lui permet d’accéder via des rites de passage singuliers à l’initiation intime dans laquelle se reconnaîtront bien des femmes. In fine, « parce que c’était lui, parce que c’était moi », qu’importent le mâle, le comportement, la posture ; la morsure demeure, sous la gouvernance répétitive de la fantaisie, avant la rupture programmée.

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Fête la mort !, échos de lecture de Jean Azarel

Jean Azarel a lu Fête la mort, un livre de Jacques Cauda (éditions Sans crispation, 2020)

Fête la mort, ou Faîtes la mort, y compris l’amour et la guerre, pourrait-on dire pour parler du huitième roman du « peintrécrivain » Jacques Cauda, initiateur du courant pictural « surfiguratif ».

Lorsqu’on fait un portrait, et à fortiori le sien propre, il y a trois manières de poser un visage : ou de face, ou de trois quarts, ou de profil. De face, le portrait regarde son semblable, c’est-à-dire la mort droit dans les yeux. De trois quarts, il regarde Dieu, l’éternité, l’infini. Et de profil, sa postérité, comme Erasme peint par Holbein regarde son acte d’écrire. Quand en 1800, Goya peint son Autoportrait, il regardait déjà sa propre mort droit dans les yeux. Il était déjà trop tard.

Pas très réjouissant me direz-vous ? Certes, mais pas d’amalgame. En une dizaine de saynètes où l’horrible s’adoucit de jubilatoire et de poésie, Cauda nous conte des histoires à dormir debout et étreindre itou, où la réalité copule avec l’imaginaire pour nous rappeler que mourir peut être un art de vivre, si le destin n’en décidait pas trop souvent autrement.

Où donc, il est question des aventures du trio composé de l’auteur et ses acolytes foutraques Petit Muscle et Saucisson, du rapport entre le ressouvenir en avant de Kierkegaard avec le jeu de rugby (ses mêlées et ses démêlés), de la Crevette et de Rintintin, d’une lettre à Lou sur un air de Chet Baker, en passant par une cochonne répondant au doux nom de Mèrepute, via un détour très spécial au pays des merveilles de Juliette, pour s’encroumer in fine dans la mornitude professorale d’une certaine et incertaine madame L…. Lire la suite…