Martienne ?, de Janine Teisson

Martienne ?, roman, éditions Chèvre feuille étoilée, mai 2023
couverture : Marion Béclu

Elle atterrit en 1948 chez des humains qui ne l’avaient pas invitée, elle va tenter de se conformer, de se faire oublier, mais décalée, bizarre, elle reste martienne, incapable d’entrer définitivement dans les moules destinés aux femmes, en temps de patriarcat.

Récit d’une vie qui va vers l’affirmation de soi, c’est aussi un récit d’aventure,une histoire burlesque ou grave, parallèle à la grande Histoire avec ses montées vers les indépendances, ses inventions et ses horreurs.

 

 

 

 

EXTRAIT

1948
Par la fenêtre on voit la Méditerranée. Allongée sur la table de la cuisine, une femme pousse dans le monde une créature pesant un peu plus de trois kilos, rouge, gluante, fendue entre les jambes, le pouce enfoncé dans la bouche. Le vieux médecin du quartier fait l’âne, la grand-mère fait le bœuf et la mère ne la regarde pas. Elle ne l’a pas désirée, pas invitée, mais ça ne fait rien, la créature décide de rester quand même.
Sa mère la laisse gonfler dans son berceau en la manipulant le moins possible. Le père est loin. Il est malade. Dans cet après-guerre, les jeunes gens, mal nourris, ont la tuberculose.
Lorsque l’enfant s’éveille de ses longs sommeils, elle a l’impression de tomber. Rien ne la soutient. Elle hurle : Quelqu’un ! Quelqu’un ! Elle en perd le souffle. Ils ne viennent pas. Ils n’aiment pas les cris. Elle a compris. Elle ne hurle plus. Elle se concentre sur ses mains. Courbettes, virevoltes, mouvements d’ensemble, raideurs dressées, envols, ramassements, ploiements caoutchouteux. Elle rit.
La nuit, la solitude est plus difficile à apprivoiser. Bras ligotés sous la couverture bordée serrée, elle est tout entière tendue vers son salut : convoquer ses mains, les faire danser dans sa tête, s’accrocher à leurs arabesques afin que cesse la descente du couvercle noir qui l’écraserait. Elle lutte contre le néant qui l’enserre avec ses inventions minuscules, ses balbutiements silencieux.
Ils disent : elle est sage. La mère oublie l’heure du biberon.

Faute de contraception, la créature présentée ci-dessus est l’un des 77153 petits humains projetés dans la vie en France, cette année-là, en plein baby-boom.

Dix autrices des éditions Chèvre Feuille étoilée en lecture, Gazette Café, Montpellier, samedi 21 mai à 19h,

Parmi les dix autrices, quatre adaïstes seront présentes :
Caroline Fabre-Rousseau lira un extrait de son livre Elles venaient d’Orembourg
Sylvie Léonard, Marie de Montpellier
Françoise Renaud, Ce qu’elle veut dire
et Janine Teisson…

Les autres autrices sont : Maya : Si j’écris, moi aussi / Alexa Faucher : Puisqu’on a marché sur la lune / Louise Hapton : la librairie du coin de la rue / Rabia : Une valise dans la tête / Charlotte Cayeux : L’autre Ahmed ou l’attente.
Marie-Noël Arras lira un texte de Algérie ma déchirure de Behja Traversac.

 

Elles venaient d’Orenbourg, de Caroline Fabre-Rousseau

Elles venaient d’Orenbourg, biographie, collection D’une fiction, l’autre, éditions Chèvre-Feuille étoilée, février 2020

Montpellier, 1894 : deux jeunes filles russes s’inscrivent à la faculté de médecine. Exactes contemporaines de Marie Curie, elles connaîtront elles aussi un destin exceptionnel. L’auteur rend hommage à ces deux pionnières, à qui aucun livre n’avait encore été consacré : Raïssa Lesk, la mère de Joseph Kessel, qui suit son mari dans la première colonie juive d’Argentine. Et Glafira Ziegelmann, première femme admissible à l’agrégation de médecine, interdite d’oral, car c’était une femme. Leur point commun ? Elles venaient d’Orenbourg. Deux parcours, contrastés et révélateurs de la condition féminine au tournant du 19e siècle, racontés avec sensibilité et érudition. Une biographie qui se lit comme un roman. « Aujourd’hui, 16 avril 1894, c’est simple, le nom est court. Lesk. Une syllabe. Plus simple que Ziegelmann avec un e. Le prénom lui est totalement inconnu : Raïsa, un s, deux s ? Trop tard, ce sera un s. Il ne va pas raturer une nouvelle fois. Glafira Ziegelmann était née à Orenbourg, ça c’était facile, Raïsa ou Raïssa Lesk va devoir lui épeler lentement cette ville russe dont il n’a jamais entendu parler : Po no ma rev ka. Heureusement, elle parle assez bien français, comme Glafira Ziegelmann d’ailleurs. Se connaissent-elles ? Il jurerait que oui. » Préfacé par le Professeur Michel Mondain, Doyen de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, qui inaugurera l’amphithéâtre Glafira Ziegelmann pour les 800 ans de la faculté.

Une biographie qui se lit comme un roman.

Rencontre avec Sylvie Léonard, Médiathèque Émile Zola (Montpellier), 3 octobre 2017

autour de son roman

La terre, la chair et le sang

éditions Chèvre-feuille étoilée, 2017

 

mardi 3 octobre 2017

Médiathèque Émile Zola, Montpellier

18h30 Grand auditorium

À la fin du XIIe siècle, Montpellier est une cité prospère, ouverte sur le monde. La famille des Guilhem y règne depuis huit générations. Mais dans le port de Lattes arrive un jour une jeune princesse byzantine, la mère de Marie de Montpellier… À travers la vie d’une famille montpelliéraine, cette fresque historique raconte les événements dramatiques qui ont marqué l’histoire de la ville, et le destin romanesque de Marie de Montpellier. Une histoire lointaine qui entre en résonance avec celle d’aujourd’hui.

pour en savoir plus, visiter ce lien 

ou cliquer sur l’image

En Coulisses, de Caroline Fabre-Rousseau

En Coulisses, essai spectacle vivant, éditions Chèvre-feuille étoilée, septembre 2017

Genèse de la pièce Apparences et Dépendance, En Coulisses retrace le processus de création de la date de la commande (automne 2015) aux premières représentations (été 2016).

À partir du thème imposé « Vanités », chorégraphe, danseuses, musicien et auteure cheminent main dans la main, avancent, reculent, tracent dans l’espace des tableaux inattendus. Pour découvrir ce qui se passe avant le spectacle…

 

Le douzième corps, de Janine Teisson

Le douzième corps, policier, collection « D’un noir, l’autre », éditions Chèvre feuille étoilée, juin 2017

Orléans 1941. Hans rencontre Marguerite. Ils s’aiment profondément dans le cataclysme de la seconde guerre mondiale, mais la dernière lettre que son amante a envoyée à Hans après la Libération n’aura jamais de réponse.
Qu’est devenu Hans ?
Soixante ans plus tard, alors que la mémoire de Marguerite est en ruine, sa petite fille Romane ouvre l’enquête.

Le douzième corps est surtout un roman sur la mémoire.

 

Marie de Montpelhièr, de Sylvie Léonard

Marie de Montpelhièr – La terre, la chair et le sang, roman, éditions Chèvre-feuille étoilée


À la fin du XIIe siècle, Montpellier est une cité prospère, ouverte sur le monde. La famille des Guilhem y règne depuis huit générations.
Mais dans le port de Lattes arrive un jour une jeune princesse byzantine… À travers la vie d’une famille montpelliéraine, cette fresque historique raconte les événements dramatiques qui ont marqué l’histoire de la ville, et le destin romanesque de Marie de Montpellier.

Une histoire lointaine qui entre en résonance avec celle d’aujourd’hui.

lire un extrait ici

en savoir plus sur le site de l’éditeur