Marion Nicolau

Contact : marionnicolau@me.com

Biographie : L’écriture et le dessin ont toujours fait partie de ma vie. En 1993 j’ai démarré mes études aux Beaux-arts de Perpignan, pour finalement bifurquer vers des études de design industriel à Paris. De 2005 à 2013, avec mari et enfants, nous avons vécu à Shanghai, en Chine. D’être dans une ville aux allures futuristes et au gouvernement dictatorial, m’a inspiré pour écrire Terra Duo, romans de science-fiction en deux tomes. D’avoir été formée à créer des objets industriels, m’a aidée à créer les objets, les véhicules et l’architecture présents dans cette aventure.
C’est une fois installés à Montréal au Québec, de 2013 à 2017, que j’ai eu la chance de me faire publier par Bayard Canada, visant un public 13+. En 2018 et 2019, j’ai participé au Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil. La rencontre avec les adolescents pour signer mes romans a été un véritable déclic. Leur curiosité à vouloir devenir eux même écrivains, m’a poussée à vouloir intervenir en milieu scolaire pour leur transmettre ma passion.
En 2019, au Salon du livre de Montréal, j’ai participé à une table ronde avec d’autres auteurs canadiens de science-fiction, pour parler au public de notre vision du Futur. Pendant la période de confinement j’ai écrit plusieurs récits de science-fiction. Je suis actuellement sur la fin de l’écriture d’un roman post-apocalyptique que j’espère pouvoir soumettre à publication d’ici 2024.

Lire un extrait de TERRA DUO – Projet Colossus

Bibliographie

TERRA DUO – Projet Colossus, roman SF jeunesse ( + de 13 ans), éditions Bayard Canada; 2018
TERRA DUO – Le Huitième Univers, roman SF jeunesse (+ de 13 ans), éditions Bayard Canada; 2019

TERRA DUO - Projet Colossus

éditions Bayard Canada, 2018

Sur la route, entre New-York et le Lac de Kennebago dans le Maine.

Sur le trajet, Keï et moi, on ne se parle pas beaucoup. Je laisse mon esprit vagabonder à l’écoute de la radio et à la vue sur la mer que nous longeons.

Nous passons Boston, puis Portsmouth, ce qui fait monter notre excitation. On a fait la moitié du chemin. Nous avons hâte d’arriver !

Passé Auburn, il ne nous reste plus que deux heures de route. Nous devrions arriver vers la tombée de la nuit. Le temps se gâte, fichue météo ! Le ciel se couvre de nuages particulièrement épais et sombres, chargés d’éclairs qui éclatent au loin. Une pluie diluvienne nous tombe brusquement dessus. Je ne vois plus rien au-delà du pare-chocs. Je ralentis mon allure et j’allume les feux de brouillard. Il fait si sombre qu’on se croirait déjà en pleine nuit.

Trois éclairs s’abattent à quelques secondes d’intervalle de chaque côté de la voiture. J’en ai la chair de poule.

Nous calons en plein milieu de la route. C’est dangereux, car, avec cette pluie torrentielle, nous pourrions être heurtées par d’autres véhicules.

— Keï, peux-tu sortir pousser pour que je me dirige vers le bas-côté ?

— Pas question ! Je ne mets pas un pied dehors !

Elle exagère ! Moi non plus, je ne veux pas être mouillée, mais on n’a pas tellement le choix.

L’idée d’un accident fait monter mon adrénaline. Finalement, Keï prend le volant, et je sors. J’espère que la batterie de la voiture n’est pas morte…

À l’extérieur, un rideau glacé se déverse sur moi. Je suis trempée en une demi-seconde. Mes cheveux sont plaqués et raidis sous le poids de l’eau.

Désorientée et aveugle, je tâtonne jusqu’au coffre. Je pousse de toutes mes forces, mais la voiture refuse de bouger. De son côté, Keï a beau tourner la clé, rien n’y fait, il n’y a aucun contact. Les phares ne marchent pas non plus.

Vaincue, je lâche prise. Les deux mains au-dessus de mes yeux en guise de visière, je ne vois qu’un rideau grisâtre.

D’un coup, la pluie cesse de tomber. Les nuages se dissipent. Le ciel est complètement dégagé à présent, d’un bleu azur profond. Le soleil, lui aussi, se couche étonnamment vite, pour ne laisser qu’une lueur crépusculaire. La lune et quelques étoiles apparaissent au-dessus de ce halo rosâtre.

— Eva ! Ça y est, elle redémarre !

Keï reste au volant et roule prudemment jusqu’à Rangeley. Mais quel choc ! Nous ne reconnaissons rien. Entre l’éclairage et les habitations autour du lac, tout est méconnaissable. L’architecture n’a absolument rien à voir avec celle de nos souvenirs. Elle est bien plus moderne, voire futuriste.

Sous cette averse, il est possible que je me sois trompée de route. Je suivais pourtant les instructions du GPS. Les éclairs qui nous ont frôlées un peu plus tôt l’ont sûrement endommagé, l’écran est totalement noir.