Jean-François Vaissière

Contact : jeanfrancoisvaissiere1@gmail.com

Site personnel

Bio : Né à Toulouse, Jean-François Vaissière passe sa jeunesse à Toulon. Il se passionne pour la musique, écoute les Stones, joue du Dylan sur une guitare improbable acquise à l’âge acnéique. Après quelques errances musicales et professionnelles, il atterrit derrière le micro d’une importante radio libre toulousaine, puis devient responsable de promotion des stations RFM et Europe 2 de la Ville rose. Par la suite il enseigne dans un école de formation aux métiers de la radio. Parallèlement à ces activités radiophoniques, il écrit en tant que critique musical (Dépêche du Midi, diverses revues musicales, notamment Rock & Folk). Ces collaborations lui font parcourir les États-Unis, berceau de ses musiques de prédilection : folk, blues, country, rock.
Il a taquiné l’écriture de chansons depuis ses premiers pas à la guitare. Devenu auteur-compositeur-interprète, membre de la Sacem, il a produit quatre albums dans la langue de Molière sous le pseudo de Jefferson Noizet. Enfin il s’essaie à des textes plus longs en commençant par la nouvelle. Son roman. Ne pas briser le cercle chez Nombre7 Éditions parle de passion artistique et de transmission.

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Bibliographie

Chroniques du bord de Garonne… et d’ailleurs, nouvelles, Éditions Le Solitaire, 2018
Ne pas briser le cercle, roman, Nombre7 Éditions, 2021

Prix & distinctions littéraires

Deux prix en 2022 pour son roman « Ne pas briser le cercle »

Prix 2022 du roman, Salon du Gourmets de Lettres, placé sous l’égide l’académie des Jeux Floraux de Toulouse (31000)
Prix 2022 du premier roman de la ville de Saint-Lys (31470)

Chanson

On peut le découvrir en tant qu’auteur-compositeur sur son site consacré à ses activités musicales et sur sa chaîne YouTube.
Ici « Fermer la porte », extrait de l’album « De la lune au soleil » (2020) sous le pseudo Jefferson Noizet.

Paroles / Musique / Production / Réalisation clip : Jean-François Vaissière

Chroniques du bord et Garonne.… et d’ailleurs

éditions Le Solitaire, 2018

Comté de Laviolette, Québec

J’ai ramassé un bout de branche morte. J’ai frotté la pierre pour enlever la couche de neige amoncelée durant la nuit. Un nom, un prénom et deux dates apparurent. Pas de doute mon géniteur gisait bien là-dessous. Pas de larme, pas de pitié, pas d’amour, pas de haine, juste la sensation d’un immense gâchis. Il avait occupé juste un cinquième de ma vie. Nous aurions pu remplir le restant mieux que par du silence, mieux que par cette séparation, cet exil définitif qu’il avait décidé un jour d’automne, mieux que par ce fusil qu’il avait eu pour dernier compagnon de route, mieux que par cette balle qu’il avait élue comme dernière maîtresse de son corps.

Devant la tombe de ce géniteur qui m’était devenu au fil des années d’absence un total inconnu, je n’étais pas venu me recueillir mais solder nos comptes. J’avais parcouru plus de cinq mille kilomètres juste pour ces quelques instants planté dans la neige au milieu de ce cimetière canadien à lui signifier de vive voix, à titre posthume que depuis longtemps dans mon esprit je l’avais déchu de sa paternité pour le reléguer au statut d’étranger. Je me sentis libéré. J’avais accompli la démarche que je m’étais fixée depuis l’annonce de son décès vingt ans plutôt par une lettre de la police du Comté. Le froid remonta insidieusement à travers mes pieds. Aussi je coupai court à cette première et ultime visite aux restes de ce qui fut mon père…

J’ai regardé la pierre tombale une dernière fois. Le gardien n’a pas compris lorsque j’ai esquissé un sourire. Je ne pus lui en donner la raison. Elle était pourtant simple, suggérée sur cette pierre tombale : mon père était né à Toulouse, la cité de la violette, il avait terminé sa course dans le Comté de Laviolette, Québec. Une fleur du destin en quelque sorte !

Ne pas briser le cercle

Nombre7 Éditions

Cyril n’en revint pas. Même dans ses rêves les plus fous il n’aurait jamais imaginé écrire un morceau qui finirait un jour dans le Top Country U.S. ?

À quoi tient le destin ? Il repensa à l’instant précis où tout avait basculé, à ce soir de janvier 64 lorsque Jacqueline lui avait avoué d’une voix hésitante, j’aime quelqu’un d’autre ! Juste ces trois mots ! Mais c’est quoi trois mots dans l’espace temps d’une vie ? Au plus, ça prend deux secondes pour les prononcer. Mais ces trois mots, débités en deux secondes, avaient fait pencher la balance. Il avait tout plaqué, tout abandonné, pour s’envoler vers l’inconnu à bord de la Icelandic Airlines Cie.

Il imagina tout ce qu’il n’aurait pas vécu sans ces trois mots. Randy, les virées à Greenwich Village, les tournées dans la Pontiac Catalina, la Martin en héritage, les concerts en Californie en compagnie de Katty, la communauté de San Geronimo, et puis Marie, Marie apparition magique dans ce couloir de la station Maubert, les années rue Quincampoix, Émilie en cadeau, les séances studio, les joies de la scène avec Dan et Michel… et maintenant cette nouvelle incroyable… parce qu’un soir, il y a quelques mois, à sept mille kilomètres de là, Katty avait mis par hasard son deuxième album sur la platine !

Au final, pour ces trois mots, ces deux secondes qui avaient tout bouleversé, ne devait-il pas remercier Jacqueline ?

Le banc

in Danser sous la pluie, août 2017 à écouter ici

À quoi il pense assis sur ce banc
Au bord de la route qui passe devant
Les mains posées sur la canne en osier
Blotti à l’ombre d’un grand murier

Trois pots de fleurs au pied de ce banc
Qu’il arrosera consciencieusement
Son chien trop vieux n’aboie presque plus
Quand les gamins crient et jouent dans la rue

Et du matin au soleil couchant
Le vieux bonhomme aux cheveux blancs
Tout en silence mais amèrement
Attends le verdict du temps

Il entend parfois parler ses enfants
De cette maison où l’on met les gens
Quand dans leur tête tout devient confus
Et que la sève n’y arrive plus

Et du matin au soleil couchant
Le vieux bonhomme aux cheveux blancs
Tout en silence mais amèrement
Attends le verdict du temps.

Et si un jour je suis sur ce banc
Est-ce que j’attendrai le verdict du temps ?