Gaspard Flamant

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Biographie : Animateur d’ateliers d’écriture et assistant d’éducation, il travaille depuis toujours aux côtés des adolescents. Chroniqueur à Radio Clapas, scénariste de la fiction multimédia Corniche Pass Pass, auteur de reportages dans différents journaux et diplômé de cinéma, Gaspard écrit sous toutes les formes.

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Bibliographie

Shorba, l’appel de la Révolte, roman jeunesse, Éditions Sarbacane, 2018
Justice Sauvage, Éditions Sarbacane, 2021
Les Magni-Freaks, roman jeunesse, Éditions Sarbacane, 2023

Shorba, l’appel de la Révolte

éditions Sarbacane, 2018

Léo a sorti un pot de peinture de sa caisse, et il a grimpé sur une échelle pour recouvrir la dédicace des nazillons. Mais au lieu de simplement recouvrir les mots, il a choisi d’en rajouter. D’abord un, puis deux, trois, jusqu’à former une liste immense, dont chaque ajout déclenchait des cris de joie parmi nous ! Ça a donné ça :

« La France aux Français, Maliens, Malgaches, Pakistanais, Italiennes, Colombiens,

Chinois ou Chine-toi, Algériens et Algépleins, Islandaises, Soudanaises et Surdanaises,

Homo Sapiens et Homos tout court, Juifs à papillotes et punks à crête, Curés anarchistes,

Putes en uniforme et Bonnes Sœurs en civil, Cancéreux en pleine santé,

Nains de jardin et Géants de bureaux, Grévistes en CDI et employés modèle en alternance,

Vieux gamins, Vieilles connes et Amoureux de tout, sauf de la haine ».

Et il a signé : « Les Châtelains ».

– Faut pas laisser la haine sur les murs, qu’il a dit, ça nique le crépi !

Justice Sauvage

éditions Sarbacane, 2021

Le mistral glisse le long de l’hôpital et garde son cap au sud, fonçant avec douceur vers la mer et la ville qu’il a rendue fada. Le mistral n’est pas du genre à se laisser couler vers les beaux quartiers. Non, il n’a que faire des villas jalousement entassées les unes contre les autres, où se cachent les fortunes persuadées qu’un jour ou l’autre les gueux viendront taper à leurs portes pour tout leur prendre, par l’impôt ou la guillotine.

Non: ce sont les quartiers Nord qu’il s’empresse de rejoindre. Pour y voir les bandes, les scooters qui tournent et les gosses qui s’ennuient. Pour y flairer une odeur de harissa, de mafé, de goudron et de shit. Il s’amuse d’ailleurs à souffler dans la feuille longue de Moussa, qui roule un joint sur le toit de sa tour, les yeux encore cernés posés sur la mer, là-bas, au loin. Juste pour s’amuser de sa colère matinale en voyant les grains de haschisch descendre les seize étages au ralenti pour tomber aux pieds de cette mère de famille, trois enfants piaillant autour d’elle ! Elle marche d’un pas décidé vers l’école du quartier, y jette sa progéniture avant de se glisser dans un bus bondé pour rejoindre les villas qu’elle briquera toute la journée, silencieusement, profitant de l’absence des propriétaires pour ne pas les incommoder par sa pauvre présence. Son fils aîné, fier et bien habillé, traîne sa sœur et son frère à travers la cour de l’école. Il n’est pas encore en CM1, mais il se permet d’expliquer à ses benjamins comment ils doivent se comporter, signale au petit Moha que si la maîtresse doit encore le punir, Maman ne lui offrira rien pour son anniversaire, wallah.

Autour des Auteurs

Association des auteurs en OCCITANIE Pyrénées-Méditerranée

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