Un déjeuner de soleil, de Jeanne Bastide

Un déjeuner de soleil, récit, L’Amourier éditions, septembre 2020
image de couverture J. Bastide et Paul-Emile Objar / collection “ Thoth ”

L’expression, initialement, dit la perte de luminosité des pigments quand ils sont exposés au soleil, ou mangés par le soleil lorsqu’il s’agit du linge étendu au soleil de midi. Devenue symbole de toute chose périssable, l’expression évoque ici le récit d’un amour décousu. Sous nos yeux de lecteur, la vie d’une femme bascule parce que son aimé s’est éloigné. Habitée par son fantôme et par le désir de comprendre ce qui lui arrive elle s’interroge, déroulant au fil des pages un monologue à forte charge poétique qui la conduit en territoire inconnu. Les lecteurs de Jeanne Bastide y reconnaîtront sa voix, la singularité de son écriture creusant sous la peau le chaos intérieur que chacun renferme. Ceux qui la découvrent sont invités à se laisser surprendre par la liberté de ses images et sensations décrites.

Non ! Quelque chose s’est ouvert avec la violence de ce non. Non ! Et le monde se fracture. La terre se fend. Le vide prend place. Jusqu’à la respiration qui se fissure. Il faudra du temps. Beaucoup de temps pour que la vie se remette en place. Que l’herbe soit verte. Le cyprès vertical. Il faudra que le vent nettoie les poumons et toutes ses alvéoles. Il faudra que le pas se fasse plus sûr, qu’il donne confiance à ce qui le porte pour avancer sans trébucher. Il faudra que le soleil, la lune et les étoiles accomplissent les circonvolutions nécessaires. Il faudra le silence. Quelques bouts de joie. Un envol de paroles muettes. La solitude pour voir enfin un sourire apparaître. Il faudra que mes pieds nus marchent sur l’herbe. Que mon corps vivant, articulé, se mette en mouvement – se déplace.

lire le début du texte ici

 

Je m’appelle Pilou / M’apéli Piló, d’Hélène Marche

Je m’appelle Pilou / M’apéli Piló, conte animalier, collection bilingue occitan-français, éditions Hors Limite, juillet 2020
Illustrations : Angèle Andrieu
Traduction : Maurici Bóni

Histoire d’un chien appelé « Pilou », petit chien sans race mais d’une beauté extrême qui avait de nombreux admirateurs. Un caractère très enjoué, espiègle, coureur de jupons à 4 pattes ! D’une intelligence extraordinaire, auteur de nombreuses bêtises jusqu’à ses derniers jours… Une vie de chien heureux !

Ce conte est comme le précédent (Je m’appelle Olympe) traduit en occitan-français après avoir été en anglais-français.

 

 

Je m’appelle Olympe / M’apèli Olímpia, d’Hélène Marche

Je m’appelle Olympe / M’apèli Olímpia, conte animalier, collection bilingue occitan – français, éditions Hors Limite, juillet 2020
Illustrations : Angèle Andrieu
Traduction : Maurici Bóni

Un conte où une chienne appelée « Olympe » prend la parole à partir de sa naissance et jusqu’à son départ vers le paradis des chiens. Une histoire émouvante, drôle, sentimentale, de cette boule de poils aux multiples aventures avec ses congénères mais aussi avec sa maîtresse…
La particularité de ce conte classé jeunesse est en fait un livre destiné à tous en raison de son côté éducatif. Après avoir été traduit en anglais-français, le voici en occitan-français.

 

 

Brassens – Pas à pas à Sète, de Bernard Lonjon

Brassens – Pas à pas à Sète, petit guide, coauteur Bernard Wagnon, éditions L’An Demain, juillet 2020
avec photos d’époque, cartes postales, photos modernes

Vous cherchiez à suivre les traces de Georges Brassens dans sa ville natale ? Voici le guide qui vous accompagnera. Conçu par des spécialistes reconnus de la vie et de l’œuvre du troubadour sétois, il vous entraîne dans tous les lieux favoris du poète, là où il est né, où il a grandi, où il a fait ses premières gammes où il s’est amusé, où il a chanté, où il est enterré. À travers les cartes postales d’époque, les anecdotes de jadis et les photos d’aujourd’hui, les deux Bernard vous invitent à emboiter le pas du géant de la chanson française qui, comme tout poète, ne meurt jamais

 

Blanche, châtelaine du Gévaudan, d’André Gardies

Blanche, châtelaine du Gévaudan, roman, TDO éditions, juillet 2020

Valbrèges, le château merveilleux que découvrit Paul Fréval quand il était enfant et qu’il n’a jamais oublié. Des années plus tard, comme un rêve qui se réaliserait, il y séjourne en résidence d’écriture, invité par la comtesse Blanche Maufoid, née de Ségouzac. Outre le roman sur lequel il travaille, Paul Fréval devra réaménager la vaste bibliothèque familiale et faire le tri dans les papiers et documents du défunt Marquis, le père de Blanche. De conversations en conversations il devient bientôt son confident avant d’en être l’amant en dépit de leur différence d’âge.
Mais l’implication de chacun dans cette relation amoureuse ne tarde pas à se déséquilibrer…

Une histoire où il est question d’une femme d’un certain âge qui, du fait de sa naissance et de son éducation, sera toute sa vie à contretemps, jusque dans ces dernières amours. Le tout sur fond d’éoliennes.

 

EXTRAIT – chapitre 1

Tout un luxe de cheminées, de lucarnes, de pans coupés, de toits coniques, ceux des tours d’angle, ceux des échauguettes, se découpe sur le ciel et miroite sous l’éclat des écailles d’ardoises. Un véritable château de contes de fées.
C’est ce que découvre l’homme qui a garé sa 2CV sur le bas-côté de la route, qui, les mains sur le volant, s’attarde un instant avant de s’extirper de son siège puis de traverser la chaussée. Il longe le haut mur d’enceinte qui court sur plus de deux cents mètres, tout en cherchant à regarder par-dessus. De temps à autre il s’arrête, se dresse sur la pointe des pieds, tend le cou, sautille sur place. Tout juste s’il aperçoit le faîte du toit que masquent les frondaisons des grands arbres.
Bientôt, là où le mur s’abaisse légèrement, il prend appui des deux mains, engage le bout de ses chaussures de marche entre deux anfractuosités et, d’un coup de rein, il se hisse. Ayant gagné une quarantaine de centimètres, il a enfin sous les yeux l’arrière du château planté au cœur d’un vaste parc. Lire la suite…

Le cabas de madame Rita, de Marie-Hélène Lafond, avril 2020

Le cabas de madame Rita, roman jeunesse, éditions Averbode, avril 2020

Madame Rita est une petite dame qui habite seule Rue des Rosiers. Lorsqu’elle sort, elle emmène toujours un immense cabas à carreaux. Il parait qu’elle lui parle… Aujourd’hui, c’est jour de marché. Olivia rejoint ses copains, Théodore, Dimitri et Quentin sur le mur des remparts. Les quatre compères ont en effet décidé de percer le mystère du cabas de Madame Rita !

 

EXTRAIT : Rendez-vous au marché

Essoufflée d’avoir couru, Olivia arrive enfin sur le haut des remparts. Quentin, Théodore et Dimitri sont déjà présents, assis sur le parapet, les jambes dans le vide. Ces trois-là sont les meilleurs copains d’Olivia. Les trois mousquetaires comme les appelle sa mère.
– Désolée, lance Olivia en reprenant son souffle. Elle est déjà arrivée ?
– Non pas encore, répondent en cœur les trois garçons.
Olivia se penche par-dessus le mur. Comme tous les samedis, c’est jour de marché sur la place du village en contrebas.
Les forains s’interpellent et se saluent. Leurs étals regorgent de produits du terroir (huile d’olive, gâteaux, charcuterie, fruits et légumes, miels, confitures…etc.). Tous plus odorants et colorés les uns que les autres. Un vrai plaisir pour les yeux et le nez !
Malik échauffe sa voix. Il harangue les premiers passants de sa voix de stentor « Du beau, du bon et du pas cher ! » Juste à côté, Gaston finit de monter sa pyramide d’oignons doux, tandis qu’à sa femme Marie suspend des chapelets d’ail tressé. Un peu plus loin, un poissonnier rafraîchit sardines, maquereaux et tranches de thon rouge en jetant de la glace pilée dessus.
Pour l’instant, les allées sont relativement vides. Tout à l’heure, les touristes, aisément reconnaissables, leurs tenues décontractées et leur visage rose bonbon, vont envahir le marché, si nombreux que le moindre déplacement ressemblera au parcours du combattant.
– Vous l’avez vu ? demande Olivia, en se penchant dangereusement par-dessus le muret.

Lili, La première femme de Vitruve, d’Isabel Lavarec, juin 2020

Lili, La première femme de Vitruve, récit fantastique (manuscrit primé par Arts et lettres de France, 2019), éditions Encre Rouge, 2020

Jason est mort il y a un an. C’est l’occasion, pour son épouse Lili, sa famille et ses amis d’enfance, de se retrouver afin de se soutenir lors de ce triste anniversaire. Tandis que les soupçons d’une amie inconnue pleuvent sur la veuve, Lili égrène ses souvenirs qui pourraient bien faire la lumière sur les derniers moments de vie de Jason.
Quelques temps auparavant, Lili avait été soudainement séparée de son ombre. C’est cet événement, hors du commun, qui allait précipiter le destin.

Lili, La première femme de Vitruve est un récit fantastique où les ombres s’incarnent et entrent en concurrence avec leur ancien corps. Mystère, humour, poésie et philosophie s’y choquent et s’entrechoquent.

La prophétie de Guilhem de Montpellier, de Jean-Luc Fabre, mai 2020

La prophétie de Guilhem de Montpellier, roman historique, éditions De Borée / Centre France Livres, 28 mai 2020

En 989, le chevalier Guilhem prend possession de la colline pierreuse du Montepestelario, dont lui a fait don le comte de Mauguio quelques années plus tôt.
Il a l’ambition d’en faire une grande cité et offre sa protection aux marchands et aux changeurs de monnaie, pour qu’ils l’aident à réaliser ce rêve.

 

EXTRAIT

Le Dimanche 24 février 989 …
Du haut de la colline du Montepestelario, Guilhem regardait passer de fins nuages venus des montagnes, qui s’évanouissaient avant d’atteindre l’île de Maguelone.
Le comte de Mauguio venait de mourir et il avait aussitôt tenu à venir jusqu’ici pour lui rendre grâce de la donation par laquelle il avait fait de lui le maître des lieux.
Il se leva, se dirigea vers son cheval et sortit de son fourreau sa lourde épée de chevalier, qu’il planta dans le sol devant lui.
Fichée entre deux dalles de calcaire, avec sa garde très large terminée par deux boules d’acier, elle formait une croix.
Posant une main dessus, il déclama gravement :
« Aujourd’hui, je jure qu’ici naîtra une cité et que quiconque m’aidera à la bâtir, jouira de la protection de ses murs ».

Au bras du Ciel, de Pierre Ech-Ardour

Au bras du ciel, éditions de l’Aigrette (Marseille), 2020
Peinture de couverture : Solitaire d’Anne Slacik. Postface d’Annie Pibarot.

Au bras du ciel est un recueil de poèmes numérotés de 1 à 70, titrés avec des nombres exprimés en hébreu, persan, grec, latin, arabe d’orient et d’occident.
70, valeur numérique de la lettre hébraïque Ayin, signifiant « Œil et Source ».
Soixante-dix poèmes, tels le nombre des nations, les langues de Babylone, les sages de la traduction, les compagnons du prophète, les années d’exil, les révélées faces, suscitent et accompagnent, avec allégeance, par de dédaléennes voies, l’élévation d’une flamme.

La note d’auteur se conclut en ces termes : Depuis la profondeur du Ciel, témoigne à son bras, mon amour de Vie.

 

extrait du recueil Au bras du Ciel ici
accompagnement artistique Anne Slacik aux éditions de l’Aigrette

  

SANS brise-lames, d’Anne-Marie Jeanjean

SANS brise-lames, prose/poésie, collection Levée d’Ancre, éditions L’Harmattan, mars 2019
Couverture et intérieur : collages de l’auteure

 

Un ouvrage composé de 3 volets (1- Moissons de Ténèbres / 2- NE PAS / 3 – La Marionnette) hantés par un garde-chasse, des absentes, un surprenant « sculpteur ».

« Une écriture dans laquelle l’ordinaire est le théâtre de rencontres étranges (…) Les transformations réelles, rêvées et celles qu’effectue l’écriture nous entraînent dans un processus « dangereux » à l’étrange dynamique. » Christian Cavaillé

 

 

Extrait : Ne pas… (s’étonner)

Enfin, je l’aperçois : silhouette grande et mince, de
dos, portant veste rouge à carreaux. J’accours parmi
la foule, quand peu à peu, « la veste » m’apparaît :
en fait, constituée de ses propres fibres musculaires striées.
… L’écorché du Dr. Fragonard,
de dos, maniant le hachoir dans un geste saccadé d’automate (et dont je vois s’actionner chaque muscle) reste muet à mon cri… et continue à
frapper
sur
le billot.

Lo secrèt de Les, d’Hélène Ourties

Lo secrèt de Les, légende, éditions Sansouire (Nîmes), janvier 2020

Illustrations : Christian Panis (peintre montpelliérain)
Traduction en occitan est de Jean-Claude Forêt (agrégé de lettres, enseigne l’occitan à l’Université Paul Valéry de Montpellier)

 

Le Lez, plus petit fleuve côtier de France, se situe dans l’Hérault. Il abrite une espèce de poisson endémique, unique au monde : le Chabot du Lez.  Découvert officiellement en 1964, cet habitant des fonds caillouteux du Lez est classé parmi les 15 espèces menacées d’extinction en France. Il est donc inscrit dans la Convention Internationale « Natura 2000 » qui œuvre pour la protection des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire, et des zones qui les abritent.
À quelques mètres de la source du Lez, vous pourrez peut-être apercevoir le petit Chabot. Mais qui aujourd’hui connait sa véritable origine ? Pagès, le berger des Cévennes, lui, a une petite idée sur le sujet, voici ce qu’il m’a raconté…

Lo secrèt de Les est la version bilingue Occitan/Français de l’ouvrage paru en 2016  « le secret du Lez » (épuisé).

Extrait

Au matin il partit tôt, d’un pas décidé vers le Lez. Il y découvrit une myriade d’autres petits Chabots ; les poissons ne nageaient pas, tapis sur le fond sablonneux, la tête dans le sens du courant descendant, sans doute pour se nourrir à moindre effort. À son ombre, ils filèrent sous les galets ou dans les chevelures aquatiques. Il plongea ses mains dans l’eau et attrapa sans grande difficulté l’un d’entre eux. Il observa minutieusement le petit animal qui frétillait doucement. Hier soir quelque chose l’avait intrigué à propos de ce poisson, il ne savait pas quoi ; il était venu ici pour trouver une réponse. Soudain le voile se leva… il se souvint de cette nuit extraordinaire à son retour de transhumance… Il sourit…