Hollande sur l’autel de la France, d’Yves Carchon

L’autre soir, triste prestation que celle de François Hollande ! Dire qu’on souffrait pour lui ne saurait résumer le gouffre séparant le Président de ces Français venus l’apostropher. Et pas n’importe comment. Le ton semblait donné : parler franc, plutôt net, sans fioritures à un président qui se voulait encore « normal ». Certes, on mettait les formes mais on sentait monter l’exaspération de ces représentants, censés porter la parole citoyenne, qui ne se sentaient plus compris ni en adéquation avec le pouvoir à Paris. Un dialogue de sourds où notre président tentait vaille que vaille d’endiguer l’impatience émanant des questions, dont les réponses ne convainquaient personne. Moi le premier. A croire qu’un spleen démocratique a peu à peu fondu sur l’Hexagone. Oui, le dialogue est bel et bien grippé entre nos dirigeants et nous qui aujourd’hui n’en pouvons mais. Gravissime divorce exposé en direct où notre président se débattait dans la nasse des réalités d’aujourd’hui, rimant hélas avec chômage, précarité, misère, confusion politique et tentation pour de nombreux compatriotes de se livrer aux sirènes du FN. Le dialogue citoyen a bien sûr ses limites, celle notamment de démythifier le Président et sa fonction, au risque de devoir réduire ses interventions et son action à celle d’un comptable devant rendre des comptes aux contrôleurs en chef que nous serions. Dans l’exercice, il y avait hélas de l’hallali, un je ne sais quoi pareil à une fin de règne, piteuse et malheureuse. Dommage. On peut penser pourtant qu’un tel psychodrame aura peut-être le mérite de générer un sursaut salutaire dont notre France aurait besoin. On l’espère de tout cœur, même si l’on a perdu nos dernières illusions.

Reddition des comptes et résiliations de contrat

Un article proposé par Joëlle Wintrebert

Comme nous vous l’avions déjà indiqué, le nouveau contrat d’édition (loi votée en décembre 2014) oblige les éditeurs à vous envoyer des relevés de droits, au plus tard dans les six mois qui suivent l’arrêté des comptes, comme prévu sur votre contrat.
(En général, les comptes sont arrêtés au 31 décembre, et vous devez donc recevoir votre relevé au plus tard le 30 juin qui suit.)

Si ce relevé ne vous est pas envoyé dans les temps, ou s’il est incomplet, vous pouvez dans les six mois suivant la date limite envoyer une mise en demeure. Faute de réponse de l’éditeur, votre contrat est réputé résilié de plein droit (c’est automatique, vous n’avez aucune démarche supplémentaire à effectuer). Si vous souhaitez malgré tout continuer à publier chez cet éditeur, il devra signer avec vous un nouveau contrat (pour chaque titre, s’il en éditait plusieurs).
Si votre éditeur s’est exécuté à la suite de votre mise en demeure dans les délais (trois mois) qui lui sont impartis, mais que son manquement (non-envoi du relevé) se réitère l’année suivante, vous obligeant à une nouvelle mise en demeure, le contrat est cette fois résilié de plein droit, quand bien même l’éditeur vous enverrait ce relevé dans les trois mois.

Ci-dessous :
document SGDL/SNE pour contrôler que votre relevé vous apporte bien les informations suffisantes
— des modèles de mise en demeure et lettre d’accompagnement (bien rigolos) édités par La Charte :
Modèle de mise-en-demeure
Modèle de lettre-accompagnement

 

« L’Apparition » de Perrine Le Querrec, chronique de Jean Azarel

Une chronique sur « L’Apparition », ouvrage paru aux éditions Lunatique

 

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Si le vœu du lecteur est de sortir indemne d’un livre, qu’il ne s’aventure pas dans celui-ci. À l’encontre des écrivains qui chantent  les vertes prairies de l’enfance et ses sucreries, Perrine Le Querrec explore avec l’Apparition des territoires plus reculés aux ritournelles singulières.
Trois pas du côté du banc, et trois pas du côté du lit. Trois pas du côté du coffre, et trois pas. Revenez-ici.
Dans le village intemporel d’Ici-Bas, le roman lance ses dés au gré d’une aventure peu commune, et comme une pièce de monnaie tombe de manière exceptionnelle sur la tranche, le sort en est jeté entre prédestination au malheur, longue traîne des siècles de folie humaine, magie du hasard élémentaire.

Aux confins de la psychiatrie et des anciens mystères, l’écrivain fraye le chemin d’une écriture hallucinée au service d’une urgence à portée universelle. Elle est une des rares auteures contemporaines dont la forme rattrapée par la transe, rend grâce à la Matière tout en l’accouplant à l’Esprit par l’entremise d’un souffle tectonique qui se fond dans la langue. Leur osmose aux abois constitue le porté à connaissance de dégâts séculaires dont Perrine Le Querrec a  hérité par contumace, et qu’elle transcende dans la ferveur d’un imaginaire contraint de se pacser avec la sauvagerie du quotidien.
Dans L’Apparition, le miracle, avant d’être récupéré puis galvaudé par la cohorte des marcheurs du temple, s’entend au sens médiéval, quasi mystique, du terme. Il se débat dans l’espace d’une gouvernance des hommes par les dieux, les croyances, et leurs avatars.
C’est tout juste si nous savions où se trouvait notre main droite, tellement nous étions isolés. 

L’Apparition raconte l’histoire de PetraPieraPierette, trois sœurs qui n’en font qu’une, et de Létroi, l’idiot du village qui les veille pour trois et s’arrime à Piera jusqu’au cataclysme. La chute finale de Piera retournée, lapidée par la multitude, nous renvoie à  celle de Basile, engloutie par la foule, dans le un-happy end de Têtes Blondes. La geste incantatoire de Laitroi (orthographe à bascule), conjuguant scansion catatonique et mantra de longue haleine, clôt ce livre hors normes où, comme chez Rilke Tout ange est terrible.
Mon nom Létroit  / Ma bien aimée apparue te rends en hâte à la montagne offrir tes trois trous des yeux de la bouche / Tu es juste des os de la peau du jus de pierre mon amour.  À la dernière ligne, le lecteur « s’assoit par terre étourdi ». La messe est dite, aussi profane que sacrée.

Toute révélation des grades supérieurs s’acquière à l’arrache. Il est des extases trop profondément outragées pour ne pas exiger des suites littéraires. Au terme de la transmutation des métaux, fussent-il vils et douloureusement abrasifs, Perrine Le Querrec accouche de l’or fin. On ne saurait trop conseiller aux éditeurs qui ont compris que l’écrivaine est un trésor, de la laisser mettre bas sans péridurale ni entraves.

 

 

Résistants, de Thierry Crouzet

Un roman sur Instagram ? « Il y a un potentiel dans cet outil, pour faire de la littérature… »

Au départ, c’est une expérimentation, comme Thierry Crouzet a pris l’habitude d’en réaliser. « Je voulais trouver une solution pour parler au plus grand nombre, d’un sujet grave. » Et pas des moindres : selon les scientifiques, la résistance des bactéries aux médicaments serait aussi sérieuse que le réchauffement climatique. Écrire un livre sur le sujet méritait en effet de passer par des outils inédits…

Lire l’article de Nicolas Gary du 11 avril 2016, site Actua Litté

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le site de l’auteur

Répartition du droit de prêt en bibliothèque, communication de la Sofia

12,9 millions d’euros répartis aux auteurs et aux éditeurs

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La Sofia procède actuellement à la 10e répartition de la rémunération provenant du droit de prêt en bibliothèque, pour les sommes perçues au titre de l’année 2013. Auteurs et éditeurs se voient attribuer 12,9 millions d’euros, répartis en deux parts égales.
L’abondement versé par la Sofia au régime de retraite complémentaire des écrivains, des traducteurs et des illustrateurs s’est accru de 400 000 € par rapport au précédent versement. Par ailleurs, le total des sommes perçues au titre de l’année 2013 (16 798 090 €) est en augmentation de 335 000 € par rapport à la collecte effectuée au titre de l’année 2012.
On notera que l’abaissement du seuil de mise en distribution à 20 euros a décalé d’une quinzaine de jours le calendrier des paiements : en effet, jusqu’à maintenant les droits inférieurs au seuil de 15 exemplaires d’un livre (soit 30 euros environ) étaient conservés dans les comptes des bénéficiaires à la Sofia. Ces sommes étaient distribuées dès qu’elles atteignaient le seuil prescrit. Même si certains montants sont modestes, la Sofia se félicite d’être, désormais, en mesure de verser leurs rémunérations à davantage d’ayants droit.
Pour les droits 2013 en cours de distribution, 367 536 titres ont été rémunérés pour 5 763 134 livres achetés par des bibliothèques, ces ouvrages provenant de 68 000 auteurs et de 2600 éditeurs. Ainsi, pour chaque exemplaire acheté, 1,97 € sont partagés entre auteurs et éditeurs.

Détail de la répartition

Total des sommes perçues pour l’année 2013 16 798 090 €
Abondement du régime complémentaire de retraite des écrivains, des traducteurs et des illustrateurs 2 404 385 €
Montants déduits pour frais de gestion 1 470 923 €
Montant net mis en répartition 12 922 782 €

Une grande partie des projets informatiques ayant été amortie avant de nouveaux engagements, les frais de gestion de la Sofia sont en baisse : ils passent exceptionnellement de 11.81 à 8.76 % au titre de cette répartition.

Illustration : The library, Vieira da Silva, 1949 (huile sur toile)

communiqué de la Sofia, 31 mars 2016

SOFIA (Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit)

Droit de prêt : un fournisseur de livres condamné à se conformer à l’obligation légale

 

La Cour d’appel de Douai a rendu le 17 mars 2016, un important arrêt en matière de droit de prêt au public, dans une affaire opposant la Sofia à la société Sirège.  Ce fournisseur tentait de s’exonérer de ses obligations légales, en invoquant que la rémunération ne s’appliquait pas aux livres défraîchis, soldés ou déstockés, aux prix desquels il appliquait une remise de l’ordre de 44% en faveur des bibliothèques publiques.

Après 5 ans de procédure, l’arrêt de la Cour d’Appel de Douai du 17 mars 2016 vient de confirmer, en tous points, le jugement du Tribunal de Grande Instance de Lille du 6 novembre 2014. Il condamne Sirège à verser la somme de 379 380 € en rémunération du droit de prêt d’ouvrages vendus du 1er août 2003 au 31 décembre 2015, lui ordonne, sous astreinte de 100 € par jour de retard, de déclarer toutes ses ventes effectuées auprès des bibliothèques à partir du 1er janvier 2006 jusqu’au prononcé de l’arrêt d’appel. La société Sirège est également condamnée à payer la somme de 10 000 € à la Sofia par application de l’article 700 du code de la procédure civile et à verser la somme de 3000 € en réparation du préjudice collectif.
Ainsi, en ne réglant pas la rémunération de 6% sur le prix public hors taxes prévue par la loi du 18 juin 2003, un fournisseur de livres commet des actes de contrefaçon. Lire la suite…

J’écris aux hommes, texte de Nicolas Gouzy

verboeckhoven-4060-3748dig-lJ’écris aux hommes qui croient que Dieu leur appartient parce qu’ils prononcent son Nom, qu’Allah les admire parce qu’ils meurent en son Nom, que leurs dieux en ont quelque-chose à faire d’eux. J’écris aux hommes qui pensent avec leurs sexes, avec leurs coutelas, avec leurs armes. J’écris aux hommes pour qui les femmes sont des objets, les enfants des proies, tous les autres des ennemis. J’écris aux fanatiques qui n’ont qu’un Livre : ces aliénés du Monde des vivants, ces quasi-morts qui croient encore que leur mort sera glorieuse. J’écris aux fous de Dieu, à tous ceux qui haïssent l’amour, la vie, la culture, le plaisir et les rires des enfants, à tous ceux qui préfèrent à la musique douce et simple de la vie le fracas des bombes, les hurlements des blessés et les pleurs de ceux qui restent. J’écris car je ne sais pas pleurer. Vous serez des mots sur des listes de morts sans tombes, des morts perdus dans des listes de mots. Nous aurons tout le temps pour oublier vos noms, oublier votre mémoire, vos cris barbares. Vous n’aurez eu que le court instant de votre mort pour exister. Nous trouverons les mots pour oublier votre histoire. Ce que vous criez à la face des vivants n’est terrible qu’un temps, n’est obscène qu’un moment. Le silence de notre Paix remplacera le vacarme de vos guerres. Le Monde effacera vos traces ; vos empreintes de sang seront gommées par la joie de vous voir disparaître de nos livres. Vous êtes un pas perdu sur le sable à marée basse, un papier gras que le vent pousse, une bourrasque froide que le printemps chasse. Vous n’êtes rien.

22 mars 2016

illustration : Le Lion belge brisant ses chaînes, étude de Eugène Verboeckhoven, 1830

Quand Jérémi devient Edgar, par Françoise Renaud

Représentations, premier album CD signé Aster et Edgar.

ASTER&EDGAR

On connaissait Jérémi Sauvage écrivain et voilà qu’on le découvre arrangeur, compositeur, directeur musical. Et aussi musicien. À la guitare acoustique, ça déménage, ça décolle, ça décoiffe. Le voilà devenu Edgar aux lunettes noires à la voix rauque et à la mèche rebelle. Sa partenaire Nathalie Auger a une voix savoureuse. Elle écrit les textes. Murmure, susurre, mange des caramels mous, nous grignote l’oreille. À chaque tournant elle donne envie d’être gourmand.
Alors on écoute, on se laisse faire, on se glisse avec eux dans les draps.

Dix chansons – Des bulles bleues, Complexe, Bad boys, Éternel… – qui parlent de la vie, de l’amour, des départs, des mots et des vivants.

Ô toi, l’humus de mes émois
Terreau riche et fertile parfois
J’aime me rouler dans ton limon
Danser la gigue, manger du lion […]

Dix chansons rock sensuelles et ardentes, aussi brûlantes que du caramel fondu. Ça mord dans le vif, dans la chair. C’est exquis.
À écouter en boucle.

Représentations, CD, Le Clau productions, février 2016
le site ASTER ET EDGAR

SGDL : consultation de vos chiffres de vente

La SGDL met en place un service supplémentaire pour ses auteurs.

livres_liseuses.com

La SGDL a passé un accord avec GFK, institut d’études et d’audit marketing, pour proposer la consultation en ligne, depuis un terminal dédié, des chiffres de vente de vos livres en France tels qu’ils ressortent, en temps réel, des estimations du « Panelsculture » de GFK.
Cette consultation se fera depuis un ordinateur à l’accueil de l’Hôtel de Massa. Les auteurs membres de la SGDL pourront venir sur place faire une recherche personnelle en interrogeant le « Panelsculture » GFK et obtenir les estimations de vente de leurs ouvrages, titre par titre. L’accueil de la SGDL est ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 17h30. L’auteur devra se munir des numéros ISBN de ses titres, sachant que selon les éditions, le numéro d’ISBN change.

Toute personne, munie d’une procuration, peut faire la démarche pour le compte d’un auteur membre. Il suffira, pour cela, que l’auteur prévienne la SGDL par courriel (accueil@sgdl.org) en indiquant le nom de la personne venant se présenter à sa place.
Pour consulter, les auteurs doivent se munir de leur carte de membre et les personnes les représentant de leur pièce d’identité. Lire la suite…

L’assemblée générale de l’association, 25 février 2016

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Notre assemblée générale s’est tenue le jeudi 25 février 2016 à la salle Pétrarque à Montpellier. Un moment très convivial a suivi la réunion, l’occasion de croiser certains de nos adhérents qui se font plus rares en cours d’année. Merci à tous pour vos présences.

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Images volées par Thierry Crouzet et Philippe Castelneau

S’auto-éditer ?

Joëlle Wintrebert nous rappelle le lien vers le site de Jean-Claude Dunyach qui permet d’accéder gratuitement à un excellent tutoriel pour créer soi-même un ebook.
Sinon, sur l’autopublication, un article d’ActuaLitté paru le 16 février 2016 : Modèle auteur-entrepreneur : les auteurs peuvent-ils vraiment s’auto-éditer ? 

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Pour ceux qui souhaitent être vraiment guidés, des plateformes permettent de réaliser facilement son livre, comme celle d’Amazon.
Et pour les plus feignants, on peut rappeler les services proposés par un excellent maître d’œuvre, Joseph Périgot (qui vit à Bédarieux, au bord de l’Orb). Voici ce qu’il nous dit :

« Ma fréquentation des participants aux ateliers d’écriture de Virginie Lou m’a permis de constater que nombre d’entre eux envisagent, un jour ou l’autre, de publier leurs textes, d’en faire un « vrai livre ». À défaut d’être « accepté » par une maison d’édition classique – ce qui est de plus en plus difficile dans un secteur dénaturé par la recherche du profit –, éditer un livre sur papier et un ebook est le point d’aboutissement de ce dur travail de patience qu’est l’écriture. Par chance, la technologie numérique permet aujourd’hui de faire fabriquer un livre en un seul exemplaire, et pour la modique somme de 5 €. C’est ce qu’on appelle « l’impression à la demande » (POD, « Print On Demand » en anglais). De plus les réseaux sociaux sont là pour faire connaître l’ouvrage. Même s’il ne se vend qu’à vingt exemplaires, l’auteur aura le plaisir du partage. Mais la préparation des fichiers pour l’impression requiert un minimum de savoir technique qui fait souvent défaut aux auteurs. D’où l’aide que je propose, pour le prix forfaitaire de 390 €, avec la garantie d’un résultat professionnel. J’ai écrit quelques livres, j’en ai mis en page comme graphiste, imprimé comme imprimeur, édité comme éditeur, vendu comme libraire. En somme, j’ai fait en trente ans toute la chaîne du livre, à l’exception du maillon diffusion-distribution. Je crois pouvoir dire que je connais mon affaire !
Consultez mon site : autoedition.litteratures.fr »

Illustration : photographie de l’article d’ActuaLitté