Un hommage rendu par François Szabó au poète
Pascal Gabellone nous a quittés en mai 2015, mais demeure la trace qu’il a laissé à ses proches ainsi qu’à ses collègues, ses élèves, ses lecteurs. Son art consommé de la tendresse et de la finesse de son appréhension du monde.
Une sensibilité artistique que l’on retrouve dans son œuvre poétique et critique : Que ce soit dans La Blessure du réel où l’artiste est à l’épreuve du monde, expérience charnelle et parfois tragique où l’art permet la cicatrisation et la spiritualité la sublimation, ou que ce soit dans L’Inhabité où l’on retrouve la douleur peu à peu éloignée où la distance et l’absence sont apprivoisées.
Il est notable que sa dernière publication à ce jour, essai en italien publié chez Anterem Fra Terra e Cielo marque la résidence du poète sur Terre puis au Ciel.
Ses compagnons littéraires de vie : Ungaretti par l’expérience vécue transmise, Paul Celan pour la catharsis et l’art en marche, Mallarmé pour l’abstraction restreinte, compagnie jamais défaillante qui lui permit d’œuvrer sur le poétique, quête et mode de vie adoptée au quotidien.
C’est avec Un regard sur les confins, sous-titre de Fra Terra e Cielo, que son attention s’est portée aussi sur les présences splendides de Blanchot et Leopardi, où l’écriture est un champ d’exploration et un chant salvateur.
L’ultime demeure, il l’a trouvée, après cet écart entre Terre et Ciel. Si loin et si proche dans la teneur sensible, topos de toutes les réconciliations et avec la sérénité dans la grâce.
Illustration : Portrait de Pascal Gabellone, dessin de Jacques Basse