La découverte de Xénon, de Raymond Alcovère

La découverte de Xénon, nouvelle, éditions Gros Textes, juin 2024
Couverture : Laure Scheffel

 

Dans des temps très anciens, le village de Guayaquil vit heureux, à l’écart du monde, entouré d’une zone marécageuse apparemment infinie et infranchissable. Un jeune homme du village rêve d’aller voir derrière, d’aller explorer le monde. En cachette, il fabrique une aile pour tenter l’aventure. Il ne sait pas que son désir correspond à une prophétie du village ; il obtiendra l’autorisation de partir, découvrira d’autres mondes mais devra aussi affronter de terribles épreuves…

 

 

EXTRAIT

Soudain, le vent semble avoir forci ; tout à l’effarement devant cet univers nouveau, il en a oublié sa direction, et poussé par l’alizée, toujours suivant le fleuve, sous lui, maintenant, gronde une rumeur sourde, un mugissement terrible dont il ne comprend pas la cause. D’où monte le vacarme, un nuage flotte, en suspension. Le rythme des flots s’accélère en même temps que le bruit. Les ailes gorgées d’eau pèsent sur ses muscles, elles offrent moins de résistance au vent. Le voilà noyé dans un nuage. Et puis, horreur, à la sortie, à ses pieds, soudain, le vide : une gigantesque cataracte.

Françoise Renaud raconte Richarme, Bibliothèque de Grand Bourg (23), 27 juin à 18h

Françoise Renaud racontera Richarme (1904-1991) et abordera les ressorts de sa création

Un véritable voyage à travers sa vie entre son enfance en Chine et ses combats pour exister en tant qu’artiste.

(Françoise Renaud est biographe de l’artiste, Au-delà du blanc, CLC éditions)

 

Cette rencontre a lieu à l’occasion de l’exposition « Jardins transfigurés » qui se tiendra tout l’été à la médiathèque du Grand Guéret (du 25 juin au 31 août).

 

Rencontre poésie animée par François Szabó avec Quine Chevalier | Gazette Café, Montpellier, le 18 juin 2024 à 18 h

Une rencontre-lecture publique avec Quine Chevalier, Poésie cardinale

L’Association Les Collecteurs et François Szabó vous invite à savourer l’œuvre poétique de Quine Chevalier, toujours renouvelée et exigeante
Être confronté à cette poésie relève d’une expérience rare, on en ressort revigoré : Poésie, essentielle Poésie.

Interview du peintre Vincent Bioulès | avec Raymond Alcovère | sur RCF Radio, 16 mai 2024

Une interview du peintre Vincent Bioulès par Jean-Pierre Phaure et Raymond Alcovère

 

Dans cet entretien de 25 minutes, le peintre Vincent Bioulès aborde la genèse du groupe Support-Surfaces, puis son retour à la peinture figurative ainsi que sa vision de la spiritualité, son lien avec la nature et la lumière, au travers de la peinture.
Et il est aussi question de poésie…

sur RCF c’est ici

Face Nord, Vincent Bioulès, 2016 (huile sur toile 97X130cm) – Photo Galerie La Forest Divonne

 

 

 

Lecture de « Ernest Tremolo » par Fabienne Savarit | librairie Ombres Blanches à Toulouse, 1er juin 2024

Une lecture de Fabienne Savarit

samedi 1er juin à Toulouse, à 11 h

à la librairie Ombres Blanches

 

  Elle lira son album jeunesse Ernesto Trémolo, et d’autres titres de la maison d’édition A2mimo

en savoir plus sur l’album ici

 

Auteurs, autrices en lecture, Comédie du livre, dimanche 19 mai 2024

‘AUTEURS, AUTRICES EN LECTURE’
Comédie du Livre – 19 mai 2024

 

CHOC DES IMAGINAIRES
Auditorium du musée Fabre, Montpellier

un événement coorganisé par Autour des Auteurs et Occitanie Livre & Lecture

 

Coordination de l’événement et réalisation de la vidéo :
Sylvie Léonard pour ADA

 

Les littératures de l’imaginaire, avec Joëlle Wintrebert, au Gazette café à Montpellier, 28 mai 2024

Occitanie Livre & Lecture et Radio Aviva propose un café littéraire

le mardi 28 mai 2024 à 18 h 30, au Gazette Café à Montpellier

 

LES LITTÉRATURES DE L’IMAGINAIRE

en partenariat avec Occitanie Livre &Lecture

Joëlle Wintrebert, Olivier Martinelli et un libraire de Sauramps vous font découvrir science-fiction, fantastique et fantasy.
Animation :  Perla Danan, présidente de Radio Aviva.
 

Lien vers l’évènement ici
sur facebook ici

Peaufiner ses écrits, par Joëlle Wintrebert, mai 2024

Trouvé sur Quora, cet « Indice d’un roman médiocre » de Cyril Destoky, qui liste un nombre d’items incroyable à surveiller quand on écrit un livre.
Attention, bien lire l’introduction et la coda  : l’auteur précise bien que ce sont des pistes, et que la présence de l’un ou l’autre ou de plusieurs des items n’implique pas du tout que le roman soit médiocre.

Lire ici Cyril DESTOKY Indices d’un roman médiocre

Tant qu’on y est, voici un texte sur la réécriture d’un texte, que l’on pourra compléter à loisir (j’ai ajouté les prépositions).

Lire ici L’Art de la Réécriture en 4 étapes de Nadia GOSSELIN 

 

Les Olympiades truquées, de Joëlle Wintrebert

Les Olympiades truquées, roman, collection Les Poches du Diable, Au diable Vauvert (réédition), mai 2024

 

Dans un avenir proche où le clonage humain et les manipulations biogénétiques sont désormais courants, les Jeux Olympiques sont à la fois vitrine et métaphore de la puissance humaine : champions et championnes doivent vaincre à tout prix, quelles qu’en soient les conséquences…

Deux jeunes femmes, Sphyrène, championne de natation, et Maël, clone d’une compositrice virtuose, affirment pourtant, envers et contre tous, leur droit à la liberté et au respect de leur corps et de leur vie de femme. Rien ne les arrêtera.

 

 

EXTRAIT

Il y a cette rotonde incroyable, pierres apparentes et tentures de velours écarlate chamarré d’or. Sur et devant les murs est alignée comme pour une parade une collection d’instruments et d’appareillages destinés à des plaisirs sadiques.
Et puis, vautrés dans leurs sofas noirs, tous ces hommes, vêtus de toges rouges, qui me regardent. Pas de femme. Si, une, au fond de la rangée, là-bas. Mais est-ce bien une femme ?
J’ai le trac. Je sais ce que je dois faire. Comme d’habitude. Facile à dire. Je ne connais pas cette Loge et mes mains tremblent. De peur. De faim aussi. Cela fait une semaine que je lutte pour échapper à l’engrenage, et sans représentation, pas d’argent.
Pourtant, ce n’est pas la faim qui m’a conduit en ces lieux. Non. C’est cette soif éperdue d’une dépense physique exaltée par la souffrance. Et je ne peux plus la trouver ailleurs, désormais.
Malgré moi, je frissonne. L’espace d’un instant, saisi d’une incoercible envie de fuir, je crois que je vais me ruer vers la sortie ; évidemment, je me domine. La peur fait partie du jeu.
On ne fait pas attendre les Sadmas. C’est une règle absolue. Un contrat accepté doit être honoré, sans temps mort, sans retard.
Lentement, comme on me l’a appris, je me coule hors de mon peignoir, exhibant l’un après l’autre chacun des muscles qui transforment mon corps amaigri en un arbre noueux. Puis je m’approche de l’estrade où m’attend ma « victime ». Un hors-d’œuvre, l’homme est incroyablement efflanqué.
Le silence se fait dans la salle tandis qu’un roulement de tambour annonce ma prouesse.
Les organes génitaux de l’homme sont déjà très étirés. Je n’ai aucun mal à m’assurer une prise solide sous les testicules et à hisser le malheureux à bout de bras, d’une seule main.
Des applaudissements me saluent. Mais le spectacle ne fait que commencer. Je sais que les corps à soulever seront de plus en plus lourds. Je sais que je devrai bientôt mobiliser tout mon apprentissage d’haltérophile. Voilà pourquoi je continue à hanter les loges des Sadmas. Je veux me prouver, contre l’Institution qui m’a rejeté, que je suis capable d’améliorer encore mes performances.
Quand arrive le clou de la soirée, un homme énorme, obèse, qui doit bien peser deux cents kilos, j’hésite. Un voile rouge aveugle mes yeux, ma tête est en feu, mes muscles si contractés qu’ils sont agités de spasmes incontrôlables. Les huées de mon public me remettent en selle.
Pinçant au hasard dans la masse de chair de mes mains transformées en tenaille, j’arrache mon partenaire qui couine son plaisir douloureux. Je le maintiens en l’air une seconde, au-dessus de moi.
Brusquement, c’est comme si le dernier ressort qui me tenait tendu lâchait. Je m’effondre. L’haltère vivant m’écrase.

Lorsque les Sadmas eurent retourné le corps du sportif déchu, ils constatèrent, dépités, que l’expression pacifiée de la mort suppléait la grimace de souffrance qu’ils s’attendaient à déchiffrer sur les traits de l’homme.