Carole l’amour tambour battant, poésie, éditions les Poètes français, mars 2022
C’est une voix singulière qu’il faut savoir écouter pour en apprécier les nuances « un monde à l’orée de la perception » – pour reprendre les mots mêmes du poète. François Szabó, lecteur passionné de poésie dans toutes les langues de la planète, nous livre des textes qui pourraient faussement sembler légers, éthérés, et en fait ce sont de bien délicates broderies tissées avec « la ferveur / De chaque instant [avec laquelle] […] se définit le monde offert / A capter la goutte dans la lumière ». L’amour est le sujet majeur de la poésie, et c’est lui, bien sûr, qui préside à ce fin travail de tisserand. Ainsi François nous montre à nouveau que « La poésie est contagieuse ô combien / Aucun barrage contre son pacifisme / Elle désarme interroge questionne ».
Lisons et relisons ces lignes limpides, et peu à peu jaillira l’enchantement, au-delà du « labyrinthe du dicible » le texte s’ouvre sur l’infini, « C’est acquiesçant et ardent / Que le parcours s’enlumine » et nous réalisons avec une certaine griserie que « tout poème contient un cosmos ».
(Jean-Frédéric Brun)