Il fut soir il fut matin, de Pierre Ech-Ardour

Il fut soir il fut matin, poésie bilingue français/occitan, Institut d’Estudis Occitan Erau, mai 2021
Traduction en occitan par Florian Vernet
Encres de Chantal Giraud Cauchy

 

Plus encore que dans ses précédents recueils Pierre Ech-Ardour poursuit dans Il fut soir il fut matin une aventure personnelle très singulière, à travers les labyrinthes du langage et de la mémoire. Une aventure poétique – en l’instant suspendue – incarnée dans les lieux familiers ou lointains, dans l’histoire proche ou ancienne des cultures et des sensibilités de la Méditerranée.

 

EXTRAIT

À la lisière des arbres
aux fruits de la terre
des célestes demeures
du jardin d’Eden
du rocher à la vie
de la pitié aux
suprêmes hauteurs
irrévocable serment
veilleur de vie
sous la langue
d’un nuptial lieu au
goût lacté de miel
apparaît l’informe au
crépuscule des mots

A la broa dels arbres
dels fruches de la tèrra
de las celèstas mansions
del jardin d’Eden
del ròc a la vida
de la pietat
a las suprèmas autors
irrevocable jurament
gacha de vida
jos la lenga
d’un nupcial lòc
del gost lachenc de mèl
aparais l’infòrme al
calabrun dels mots

 

Quel repos trouver
en ce jour septième ?
Quelle mémoire pour
nourrir mon éveil ?
Au front de l’arbre
émergent mes ailes
de l’empyrée-miroir
vers ta bouche nue
Le jour de sonnerie
où de la source la plainte
adoucit ton cœur et
resserre au jour nos nuits
de l’existence ce souffle
dénude d’exil un passage

Quin solaç encontrar
en aquel jorn seten ?
Quina memòria per
noirir mon despertar ?
Al front de l’arbre
espelisson mas alas
de l’empirèa-miralh
cap a ta boca nusa
Lo jorn del senh
ont de la font lo planh
amaisa ton còr e
estrema al jorn nòstras nuèches
de l’existéncia aquel alen
desnuda d’exilh un passatge

 

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