Au bras du ciel, éditions de l’Aigrette (Marseille), 2020
Peinture de couverture : Solitaire d’Anne Slacik. Postface d’Annie Pibarot.
Au bras du ciel est un recueil de poèmes numérotés de 1 à 70, titrés avec des nombres exprimés en hébreu, persan, grec, latin, arabe d’orient et d’occident.
70, valeur numérique de la lettre hébraïque Ayin, signifiant « Œil et Source ».
Soixante-dix poèmes, tels le nombre des nations, les langues de Babylone, les sages de la traduction, les compagnons du prophète, les années d’exil, les révélées faces, suscitent et accompagnent, avec allégeance, par de dédaléennes voies, l’élévation d’une flamme.
La note d’auteur se conclut en ces termes : Depuis la profondeur du Ciel, témoigne à son bras, mon amour de Vie.
extrait du recueil Au bras du Ciel ici
accompagnement artistique Anne Slacik aux éditions de l’Aigrette
Pour illustrer l’annonce, le poème n° 49.
49 – ٤٩ – XLIX – μθʹ – ۴۹ – מט
Fort peu lisible l’opaque dévoilement de la survivance quand sourdent misère et dénuement de dépouillées hordes dégradées. Naufragée du désert et de nuits intimes, émerge filiforme lumineuse blanche une dissolue verticalité. Imprécise comme l’ombre porteuse d’âges, fragmentée à l’instar d’entropies à la marge, empreinte à l’exemple du corps disparu, s’esquive consumée à l’aune de l’instant défigurée l’enfance. Indélébile cri en la résonance d’une nuit, incisif péril en l’inaudible silence, exil de beauté par l’aiguillon du pire, inoubliables s’entremêlent affres et ravages. Dans l’œil de l’imprésence, où décrie le refuge le renvoi, empêtrées en les rouages du vent de non-retour, migre astreinte désensemencée la graine, fuit proscrite l’égarée blessure, frémit inanimée bâillonnée ta parole.